Passer au contenu

Philippe Brawerman (Reef) : “Permettre au commerçant un accès sans intermédiaire au commerce électronique”

Née en février 1999, à Bruxelles, la start-up Reef édite des logiciels de commerce électronique. Elle compte 160 collaborateurs dans le monde, dont une moitié à Paris, contre 20 il y a un an. Dirigée par Philippe Brawerman, Reef multiplie les levées de capitaux et les acquisitions.


01net. : Comment comptez-vous vous imposer sur ce marché où les leaders ont acquis une place solide depuis près de dix ans ?

Philippe Brawerman : A la différence de nos concurrents, notre offre n’est pas un produit mais une suite de composants logiciels entièrement Java. Comme avec des Lego, l’utilisateur peut emboîter les composants à sa convenance. Ce socle horizontal ?” commerce, communauté, contenu et coordination ?” s’intègre à toute application verticale du marché, comme les solutions one-to-one de BroadVision par exemple.
Nous nous adressons au commerçant qui souhaite s’approprier Internet sans intermédiaire. Tout un chacun, sans connaissance technique particulière, peut installer et personnaliser la suite de Reef.Comment envisagez-vous les trois années à venir ? Notre entrée en Bourse se fera dans les six prochains mois. Ce passage obligé n’est pour nous qu’un épiphénomène marketing. Nous n’avons pas besoin de cette liquidité. L’essentiel est la valorisation à long terme. Une seconde levée de capital allant bien au-delà de 100 millions de francs est en route. Plus que les capitaux, notre souci est la valeur ajoutée que va apporter le nouvel investisseur.
Nous établissons un premier partenariat de revendeurs, distibuteurs et intégrateurs, de divers domaines verticaux, médical, banque, assurance… Notre déploiement va se poursuivre aux Etats-Unis et en Europe, avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Scandinavie. Pour l’Italie et l’Espagne, ce sera suivant les opportunités. Quant à l’Asie du Sud-Est, nous procéderons par joint-ventures.Le marché français présente-t-il des particularités ? D’un point de vue logiciel, nous n’avons pas d’offre spécifique pour la France. En revanche, sur le plan comportemental, l’Hexagone se distingue. La France, que j’ai vue de près durant mes cinq années parisiennes chez Cisco, offre une très grande résistance à Internet. L’esprit cartésien fait aborder le changement avec circonspection . Une petite minorité innove. La majorité vient plus tard.
Cette résistance se ressent même à l’école, dans l’enseignement de l’informatique et des langues étrangères. La conjoncture française actuelle ne favorise pas le partage des capitaux par stock-options. J’attends avec beaucoup dintérêt de voir la réaction du Français quand il va se rendre compte que des personnes de tous milieux ?” un voisin de palier peut-être ?” se font un pactole sur Internet.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Marie Lesty