Passer au contenu

PGI et Internet, une adaptation délicate

Le commerce électronique soumet le système d’information à de fortes contraintes. Les éditeurs sont obligés de modifier leurs PGI ouverts à Internet pour maintenir leur niveau de performances.

Les éditeurs de progiciels de gestion intégrés (PGI) s’étendent volontiers sur la richesse fonctionnelle de leurs produits, mais ils sont beaucoup moins diserts sur leurs performances. Il est vrai que, dans un environnement classique, on dimensionne le système en fonction d’un nombre d’utilisateurs connu à l’avance. Lorsqu’on ouvre le PGI à Internet, tout change : le nombre de connexions et de requêtes est impossible à déterminer a priori, et l’internaute sera peut-être moins patient que l’utilisateur dans l’entreprise.Ces deux problèmes sont plus aigus dans le cas des sites de commerce électronique vers les particuliers (B-to-C) que dans le cas des intranets et des sites de commerce électronique interentreprises (B-to-B). Ce que Travis White, vice-président marketing Europe de J. D. Edwards, résume ainsi : “Le cadre du commerce électronique interentreprises est souvent bien connu, et l’on peut dimensionner un produit en conséquence. Le commerce électronique vers les particuliers est beaucoup moins prévisible, et les systèmes doivent pouvoir gérer des volumes et des montées en charge très importants.”

Une passerelle pour absorber la charge

Pour répondre à ces contraintes de performances, les éditeurs disposaient principalement de deux solutions : soit redévelopper entièrement leur application sur une base de données adaptée, soit développer une passerelle entre le PGI et le Web pour absorber la charge générée par ce dernier. La première solution a été adoptée par Oracle, dont la version 11i d’Applications utilisera les capacités d’Oracle 8i, ou par QAD, dont le PGI MFG/Pro s’appuie sur la base de données Progress.La deuxième solution, la passerelle, a été retenue par de nombreux éditeurs, tels SAP ou Baan, car elle présente de nombreux avantages. “Cette solution limite les développements, permet de ne pas perturber un produit à l’architecture éprouvée, facilite le passage au commerce électronique de la base installée. Et, en introduisant un intermédiaire entre le Web et le PGI, elle augmente la sécurité”, explique Thierry Batut, directeur technique du département ERP chez Atos.Dans cette architecture découplée, la passerelle devra gérer la charge. Mais son rôle fonctionnel sera limité ?” en général, gestion du catalogue, de la prise des commandes et de l’état des stocks ?”, tandis que le PGI sera protégé des surcharges pour effectuer les opérations complexes de back office. La communication entre les deux plates-formes s’effectuera alors de façon régulière et programmée. Pour gérer la passerelle ?” et notamment l’équilibrage des charges ?”, de nombreux éditeurs ont eu recours à des solutions du marché, comme WebSphere d’IBM (J. D. Edwards, Intentia) ou SiteServer de Microsoft (Navision, Baan). “Avec un outil comme WebSphere, il n’est pas nécessaire de modifier le PGI. Il faut seulement développer des connecteurs spécifiques sous forme d’EJB”, précise Armelle Carlier, responsable marketing WebSphere chez IBM. “Quelle que soit la solution retenue, conclut Thierry Batut, le plus important, dans ces environnements de commerce électronique, reste néanmoins leur évolutivité.”

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Baptiste Dupin