Rares sont les internautes à ne pas avoir reçu un pourriel leur proposant d’acheter du Viagra en ligne sur des sites illégaux. Certains d’entre-eux n’hésitant pas à vendre des médicaments contrefaits. Selon une étude conduite auprès de
675 représentants de la gente masculine par Pfizer, plus de 25 % pense que le fabricant de la pilule bleue miracle est à l’origine de ces mails non sollicités.Face à l’ampleur du phénomène, Pfizer vient de porter plainte devant la justice américaine à l’encontre de 25 sites. Le laboratoire leur reproche de commercialiser du Viagra contrefait ou une version générique, alors que la vente
de cette dernière n’a pas été approuvée par l’organisme faisant autorité en la matière, la Food and Drug Administration (FDA).Chez Pfizer, on se défend cependant d’être motivé par une histoire de gros sous : ‘ C‘est moins le manque à gagner que l’usurpation de la marque qui est à l’origine de cette action
judiciaire. Sans compter que l’absorption de contrefaçons peut avoir de graves incidences sur la santé ‘, commente un porte-parole du laboratoire.Pour le consommateur américain, ‘ Il est toujours difficile (…) de distinguer les pharmacies légales des autres ‘, rapporte dans un
communiqué Brian Lamkin, chef de la brigade financière du FBI (Federal Bureau of Investigation). Contrairement à la France, les Etats-Unis autorisent la vente en ligne de médicaments. Afin d’exercer leur activité, les pharmacies
dématérialisées doivent être labellisées par le National Association of Boards of Pharmacy, l’autorité régissant la profession.
Un champ d’action limité dans l’Hexagone
Mais l’achat de médicaments contrefaits n’est pas circonscrit au territoire américain. Sans pouvoir quantifier le nombre de commandes illégales passées sur le Web, le laboratoire est conscient que des achats en ligne sont effectués
depuis la France. ‘ Le Viagra est notre médicament le plus contrefait. Mais au niveau hexagonal, notre champ d’action est limité. Les sites illégaux n’étant pas hébergés sur des serveurs français, il nous
est difficile de remonter à la source. La lutte contre la contrefaçon se fait principalement aux Etats-Unis où Pfizer possède une cellule dédiée ‘, explique un porte-parole.Au niveau national, Pfizer travaille de concert avec la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) et les Douanes pour lutter contre la contrebande de médicaments. En juin et
juillet derniers, 300 000 comprimés en transit à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ont ainsi été saisis. Commercialisés sous le nom évocateur d’Erecta, leur contre-valeur était estimée à plus de 3 millions deuros.
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