Les engagements pour atteindre la neutralité carbone dopent les énergies renouvelables. Et les projets de super grids se multiplient. Ils consistent à construire de grands parcs solaires et éoliens là où le vent et le soleil sont les plus forts et à les relier aux marchés de consommation.
Citons l’Europe, qui a réussi à bâtir un réseau offshore de parcs éoliens connnectant 12 pays. Ou encore le Danemark, qui va construire une île énergétique artificielle capable de fournir le Nord-Est de l’Europe.
Mais peut-on envisager, comme Xi Jinping le fit il y a six ans aux Nations Unies, l’idée d’un réseau global ? Une sorte d’Internet de l’énergie ? Bloomberg Businessweek a tenté de répondre à cette question.
Les zones de vent arctiques, le désert d’Atacama du Chili, celui de Gobi ou le nord de la Russie apparaissent comme des réservoirs avec de forts potentiels. Ils pourraient alimenter un gigantesque réseau, lisser les besoins suivant les fuseaux horaires et réduire la variation des prix. Cela nécessiterait des connexions intercontinentales. Les progrès technologiques ont rendu possible le transport de l’électricité sous forme de courant continu. Les freins seraient plutôt d’ordre géopolitique.
Des problèmes géopolitiques
La Chine possède un avantage manufacturier et technologique dans le domaine des lignes de transmission à courant continu ultra-haute tension (UHVDC). Elle a déjà entrepris de construire un réseau à l’échelle internationale. Et la SGCC (State Grid Corporation of China) gère le plus important réseau mondial et investit dans beaucoup de réseaux à l’étranger. Pékin a aussi pris l’initiative de proposer des normes techniques et une gouvernance mondiales.
La crainte des Etats-Unis serait que son rival n’impose son matériel et ses logiciels au sein des systèmes électriques de nombreux pays. Pas question de laisser se répéter un scénario à la Huawei où le géant des télécoms avait fini par devenir un leader mondial présent dans les coeurs de réseaux d’Etats alliés. Ou même que la Chine devienne incontournable comme les Etats-Unis avec le développement d’Internet.
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Peut-être finira-t-on par construire peu à peu et de façon organique un réseau d’énergie global mais l’idée d’un vaste projet centralisé semble aujourd’hui difficile à réaliser, d’après Bloomberg. En témoigne l’ambitieux projet de super grid d’Asie du Nord-Est qui doit relier la Chine, le Japon, la Mongolie, la Russie et la Corée du Sud. Cher et politiquement délicat, il patine depuis son annonce en 2012.
Source : Bloomberg Businessweek
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