La « peur d’Apple » : comment Meta se prépare à l’arrivée du Vision Pro

Meta surveille de près l’arrivée du Vision Pro, le premier ordinateur spatial d’Apple, sur le marché. D’après les informations glanées par Mark Gurman, journaliste chez Bloomberg, le groupe de Menlo Park redoute même la sortie du casque de réalité mixte. Interrogée sur la question, une personne travaillant chez Meta résume la situation au sein de l’entreprise en ces termes :

« Nous sommes dans la phase de la “peur d’Apple” ». 

Pour Gurman, la situation est comparable à ce que « ressentait l’industrie de la téléphonie mobile juste avant la sortie de l’iPhone en 2007 ». Pour les géants de la technologie et de nombreux observateurs, l’incursion d’Apple dans le monde de la réalité virtuelle et augmentée va rebattre les cartes du marché. Il se pourrait même que le Vision Pro, en dépit de son prix élevé, donne un coup de fouet au secteur, un peu comme l’iPhone a chamboulé le monde du smartphone en son temps.

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Une stratégie remaniée

Bien conscient du chamboulement à venir, Meta a d’ores et déjà remanié sa stratégie de communication. Lors de l’annonce du Quest 3, son nouveau casque VR, le géant californien n’a pas présenté l’accessoire comme une nouvelle porte d’entrée vers son métavers.

D’ailleurs, il aura fallu entendre plus d’une demi-heure avant que Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Meta, n’utilise le terme de métavers. Lors de ses précédentes prises de parole, le créateur de Facebook n’hésitait pas à employer le mot à tout-va. Chez Meta, le métavers est presque devenu un gros mot. Dans la foulée, nous avons d’ailleurs appris que Meta a récemment licencié une partie des 600 salariés d’une branche de Reality Labs, sa division en charge de développer le métavers.

Désormais, Meta préfère s’attarder sur les cas d’usage précis d’un casque Quest dans la vie de tous les jours… exactement comme Apple avec son ordinateur spatial. Durant l’annonce à la WWDC 2023, Apple a illustré (quasiment) tout ce qu’il est possible de faire avec le Vision Pro. On a notamment aperçu un utilisateur qui regarde un film, qui discute avec ses proches sur FaceTime ou qui travaille devant un bureau virtuel. En miroir d’Apple, Meta focalise sa communication sur les applications de jeu et de productivité.

Des casques encore moins chers

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, Meta cherche également à tirer vers le bas le prix de ses casques Quest pour s’affirmer comme une alternative vraiment abordable aux produits Apple. Dès l’année prochaine, le groupe espère lancer un nouveau casque encore moins cher. Similaire au Quest 3, il se distinguerait uniquement par des composants moins coûteux, ce qui baisserait mécaniquement le coût de fabrication et le prix de vente.

Pour contenir les coûts, Meta ferait l’impasse sur les contrôleurs, indispensables au fonctionnement du Quest 3. Les utilisateurs seront invités à interagir avec le casque grâce à des gestes de la main. Là encore, Meta semble s’inspirer du Vision Pro, qui repose entièrement sur la gestuelle. Apple s’appuie en effet sur un système sophistiqué de suivi oculaire et des mains. Les clients de Meta qui veulent absolument de manettes de contrôle physiques seront invités à repasser à la caisse. Les contrôleurs seront en effet vendus séparément.

Une offre variée et segmentée

Meta proposerait l’accessoire en guise de casque d’entrée de gamme. On trouverait ensuite le Quest 3 en tant que solution milieu de gamme. Enfin, le haut de gamme serait représenté par une nouvelle version du Quest Pro, le casque vendu plus de 1700 euros à sa sortie. Conçu comme une alternative au Vision Pro, le casque disposerait d’une fiche technique premium. Dans un avenir proche, Meta s’appuierait d’ailleurs sur l’expertise de LG en matière d’écran pour fabriquer un casque capable de rivaliser avec l’ordinateur spatial d’Apple.

En parallèle, Meta prépare toujours l’arrivée de ses premières lunettes pour la réalité augmentée. Attendues en 2025, elles sont actuellement en cours de test en interne. Là encore, la marque prévoit de segmenter son offre avec des lunettes orientées haut de gamme et des versions plus abordables, dépouillées des fonctions AR. Les versions moins chères seront vraisemblablement plus proches des Ray-Ban Stories.

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Source : Bloomberg