La Renault ZOE a enfin une rivale. Depuis 2012, date de son premier lancement, la petite voiture électrique a eu un boulevard pour se développer. 2019 sonne l’heure de la riposte, et c’est notamment Peugeot, l’adversaire historique, qui annonce la fin de la récré avec le lancement de sa propre citadine électrique, l’e-208… peu de temps avant celui de la nouvelle ZOE. Il n’en fallait pas plus pour organiser un duel, d’autant plus que les deux constructeurs ont fait des choix radicalement différents. Cet affrontement se fera d’abord sur le papier, avant de prendre place sur route à l’automne.
Design : deux écoles différentes
Renault a toujours considéré sa ZOE comme une voiture à part. Son design soulignait cette singularité avec des lignes qui lui étaient propres. Si la nouvelle version, la ZE50, annoncée cette semaine assume moins sa différence en empruntant beaucoup à la Clio 5, elle n’en reste pas moins identifiable par rapport aux autres modèles du catalogue. La position de Peugeot est à l’opposé de cette philosophie. La marque au lion propose une e-208 qui sera une 208 parmi les autres. Difficile en effet de distinguer le modèle électrique des autres motorisations de la citadine.
De manière plus générale, il y a deux écoles de design entre les lignes arrondies et les traits relativement fins de la ZOE et le style sportif, voire agressif de la Peugeot.
Plate-forme : électrique vs thermoélectrique
C’est un point sur lequel la ZOE aurait pu avoir un avantage indéniable du fait de son expérience. En effet, l’électrique de Renault bénéficie d’une plate-forme dédiée. De son côté, la e-208 doit s’adapter et composer avec un soubassement hérité des modèles thermiques. Or malgré ces contraintes techniques, la voiture au lion affiche presque 50 kg de moins que sa rivale (1455 Kg contre 1502), pour des dimensions quasi identiques (4,05 m contre 4,08 m).
Batterie et autonomie : difficiles à départager
Voilà un point sur lequel les deux rivales peinent à se différencier. Les deux constructeurs ont fait des choix assez proches concernant les batteries. La ZOE proposera un pack de 52 kWh, tandis que Peugeot équipera sa e-208 de versions 50 kWh.
En conséquence, l’autonomie annoncé par les deux véhicules est très proche. La marque au losange estime la sienne à 390 km, tandis que celle au lion promet 340 km. Les deux constructeurs se basent sur un cycle WLPT qui devra être mis à l’épreuve des conditions réelles de conduite.
Recharge : à juger en fonction de l’usage
Il sera bien difficile de départager les deux électriques sur le simple critère de la recharge. Là aussi Peugeot et Renault font des choix différents. Or il s’agit d’un critère primordial lors de l’achat d’un véhicule électrique et c’est sans doute en fonction de son utilisation que chaque conducteur devra faire son choix. Sur la papier, la charge rapide jusqu’à 100 kW donne un avantage théorique à Peugeot. Elle permet de récupérer 80% (270 km) de la capacité de la batterie en moins de 30 minutes. La ZOE se contente d’un maximum de 50 kW, soit 150 km après 30 minutes de charge, mais elle offre un avantage en cas de recharge sur une prise domestique.
Dans cette configuration, une ZOE branchée chez soi récupère 80% de son autonomie (300 km) en 8h de charge, or il faut presque le double de temps pour aboutir au même résultat sur la e-208.
Moteur et performances : la diversité chez Renault, la puissance chez Peugeot
Renault fait le pari de la diversité en reprenant l’un de ses anciens moteurs le R110, auquel il ajoute un nouveau R135 plus ambitieux, l’un ou l’autre équipant les différentes déclinaisons de la ZOE. C’est la version 100 kW du R135 qu’il convient d’opposer à la motorisation de l’e-208. Le moteur Peugeot peut aussi grimper jusqu’à 100 kW et affiche un couple de 260 Nm pour une vitesse maximale de 150 km/h.
La ZOE, plus lourde, est naturellement moins puissante. Le couple moteur atteint les 245 Nm et la vitesse maximale plafonne à 140 km/h. Bien entendu, les performances sont en faveur de la lionne qui parcourt le 0 à 50 km/h en 2,8 s (contre 3,6 s chez Renault). Quant au 0 à 100 km/h l’écart est encore plus sensible : 8,1 s pour l’e-208 contre 9,5 s pour la ZOE.
Avantage donc à Peugeot sur le plan de la motorisation et de la puissance, bien que ces valeurs aient nettement moins d’impact pour les voitures électriques. En revanche, l’existence d’un « petit » moteur 80 kW permettra aux ZOE équipées du R110 d’être plus attractives au niveau du prix.
Intérieur et options de conduite : les efforts de Renault peuvent payer
Renault devrait en revanche marquer des points sur l’habitacle et le confort global avec non seulement un intérieur très travaillé (double écran notamment) mais aussi avec un avantage sur le coffre : 338 litres (486 si on compte le double fond), contre 265 litres pour la sochalienne. Celle-ci pourra faire valoir l’intérêt de son i-Cockpit mais aura du mal à rivaliser sur les nombreuses options de conduite de la ZOE. La voiture électrique de Renault a largement comblé son retard en la matière en proposant sur sa nouvelle version les avertisseurs d’angles morts, le freinage automatique d’urgence, l’assistant de maintien de voie ou encore la reconnaissance des panneaux de signalisation et des feux tricolores.
Prix : Renault tarde à montrer la facture
Dans la mesure où seul Peugeot a annoncé les prix de sa citadine, il va être difficile d’opposer les deux modèles sur ce point. Nous connaissons déjà les tarifs des quatre finitions de la e-208 qui vont de 32 100€ à 37 150€, hors bonus écologique. La marque au losange, qui a annoncé sa ZOE un peu plus tard, ne devrait pas tarder à communiquer ses prix. Elle aura sans doute l’avantage de proposer une motorisation inférieure et donc moins chère avec la version R110.
L’autre avantage de Renault, c’est d’arriver un peu plus tôt sur le marché. Les deux voitures électriques sont prévues pour l’automne 2019 mais la ZOE devrait avoir quelques semaines d’avance sur sa rivale.
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