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Petites astuces matérielles

Jouer à tous les jeux avec sa console, rajouter des fonctions à son smartphone, redonner la vie à son imprimante… Les possibilités offertes pour “ améliorer ” son matériel sont également légion sur le Net, mais pas toujours très légales.

Dézoner son lecteur optique

A l’origine, les industriels et distributeurs de films sur DVD-vidéo ont partagé le monde en six zones géographiques distinctes, ceci afin de maîtriser les dates de commercialisation des films sur ce type de support. Chacun des pays ne devait vendre que des disques et des lecteurs correspondant à sa zone d’appartenance. Les plannings de distribution n’étant pas toujours très logiques, il fut souvent possible, pour certains longs métrages, de se les procurer aux Etats-Unis en version française avant même leur sortie en France ! Concernant les lecteurs de disques optiques et les platines DVD, comme c’est le type de logiciel intégré qui détermine la zone géographique qui leur est attribuée, certains bricoleurs ont eu l’idée de fabriquer des logiciels internes exempts de toutes restrictions, ceci dans le but de rendre compatible leur matériel avec les DVD du monde entier. Devant l’impopularité de ce bridage par zone, les fabricants ont fini par proposer eux-mêmes des versions de logiciels internes contournant cette protection.

Modifier sa console de jeu

Les consoles étant de vrais petits ordinateurs, des développeurs s’ingénient à fabriquer des programmes, appelés homebrew ; non signés par les fabricants. Mais pour en profiter, il faut modifier sa console. Versant obscur de l’opération : les consoles modifiées permettent de lancer des copies pirates de jeux… Il existe deux modes opératoires : le modchip, c’est-à-dire la soudure d’une puce additionnelle, et la simple modification du logiciel interne. Bon nombre de boutiques ayant pignon sur rue se proposent de réaliser la première opération, pour une somme comprise entre 40 et 90 euros. Quant à la seconde méthode, elle est abondamment expliquée sur les forums spécialisés.

Enfin, pour la DS de Nintendo, un troisième cas s’applique : les “ linkers ”, des cartouches creuses qui fonctionnent comme des adaptateurs de cartes SD. Elles sont vendues en ligne et dans la plupart des boutiques indépendantes. Il suffit alors de fournir sur la carte SD les images des jeux pirates…

Débrider son smartphone

Lors du lancement de l’iPhone, en 2007, nombreuses ont été les critiques à l’égard d’Apple et de son système d’exploitation iOS jugé trop “ fermé ” : obligation de passer par iTunes pour y transférer de la musique ; impossibilité d’installer d’autres applis que celles disponibles sur l’App Store… Aussi, tout comme pour le zonage des lecteurs DVD, certains hackers sont parvenus à contourner les protections de l’iPhone : c’est le jailbreak. Il suffit de consulter leurs blogs, comme celui du groupe Dev-Team, pour apprendre à réaliser l’opération. Bien que plus souple, le système d’exploitation Android n’a pas échappé au phénomène (appelé rooting), permettant de personnaliser son smartphone. Peu commenté par Apple ou Google, ce genre de sport est populaire, notamment en France.

Ressusciter son imprimante

Un récent documentaire télévisé l’a montré : certains appareils high-tech ont une obsolescence “ programmée ”. En d’autres termes, le fabricant impose de manière logicielle une certaine durée de vie. C’est notamment le cas de certaines imprimantes à jet d’encre, paramétrées en usine de manière à ne pas dépasser un certain nombre de cycles d’impression. Le message “ tampon absorbeur d’encre usé plein ” s’affiche alors sur l’écran de votre PC via le logiciel gérant l’impression. Il est néanmoins possible de contourner ce bridage, manuellement ou de manière logicielle. En fouinant sur le Net, vous trouverez peut-être la combinaison de touches à enclencher sur la façade de votre modèle, ou le logiciel “ miracle ” qui effectuera la manipulation. Mais l’information peut être bien cachée, ou tout simplement inexistante pour votre modèle.

Posséder un antiradar

Si les détecteurs et les brouilleurs de radars sont interdits par la loi, et leur usage – voire leur transport – fortement réprimandé, les avertisseurs de radars ont le vent en poupe. Surtout depuis le renforcement, ces dernières années, du nombre de radars automatiques.

Qu’ils soient vendus sous la forme de boîtiers connectés, d’applis pour smartphones ou de logiciels intégrés dans les solutions de navigation GPS (comme Tomtom par exemple), leur utilisation a provoqué récemment des débats houleux entre les pouvoirs publics, leurs concepteurs (iCoyote, Wikango…) et la grande majorité des automobilistes. Car ces derniers ont bien saisi tout l’intérêt de ces appareils pour déjouer les “ pièges ” mis en place par la maréchaussée. Quoi qu’il en soit, à l’heure où nous écrivons ces lignes, les “ assistants d’aide à la conduite ” – comme ils seront certainement bientôt rebaptisés – sont, jusqu’à nouvel ordre, toujours en vente, fonctionnels et autorisés.

Utiliser son smartphone comme un modem

Le Tethering consiste à utiliser votre smartphone en tant que modem – grâce à sa connexion 3G – pour permettre à votre PC de se connecter à Internet. Ce type de connexion est très simple à réaliser et il a même été intégré, par défaut, dans les dernières versions d’Android et d’iOS. Et quoi de plus logique que d’user de sa connexion haut débit mobile pour connecter son ordinateur à Internet lorsque l’on est en déplacement et hors de portée de tout réseau Wi-Fi ? Le hic, c’est que les opérateurs de téléphonie mobile y ont vu là un sérieux manque à gagner : c’était signer, à coup sûr, l’arrêt de mort des ventes de clés USB 3G à connecter sur les PC portables et de leurs abonnements très rentables ! Du coup, les opérateurs se sont mis à “ inspecter ” le type de données qui transitent via la connexion 3G. Mais ici encore, les hackers se sont montrés les plus forts en diffusant des logiciels, tels que MyWi, permettant de contourner ces mesures de protection.

Désimlocker son mobile

Le verrouillage des téléphones mobiles – plus communément appelé simlockage – garantit à un opérateur donné que l’appareil qu’il a vendu – et en général subventionné – ne puisse être utilisé sur le réseau d’un opérateur concurrent. L’autre raison avancée pour ce dispositif est d’identifier plus facilement le mobile en cas de vol et de le rendre inutilisable. Ceci étant, comme le stipule l’Arcep, “ l’abonné a le droit de demander à tout moment le déverrouillage de son terminal, éventuellement contre un paiement au montant prévu dans les tarifs de son opérateur ”. Et le déverrouillage est gratuit au bout de six mois d’abonnement, durée qui devrait être ramenée prochainement à trois mois. Avec le renouvellement permanent des gammes de smartphones, le marché de l’occasion est en pleine croissance. Il n’est donc pas rare de tomber sur des mobiles d’occasion quasiment neufs, parfois encore verrouillés. Bon nombre de développeurs mettent à disposition sur le Web des logiciels à installer sur votre téléphone ou sur votre PC pour le déverrouiller en quelques clics. Et pour ceux que la manipulation effraierait, certains sites ayant pignon sur le Web en ont même fait leur fonds de commerce.

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Benjamin Gourdet, Jean-Marie Portal, Cyril Valent et Stéphane Viossat