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Petit lexique de l’externalisation

En ces temps de vaches maigres (du moins pour celles qui ne sont pas folles), les grands groupes ont trouvé un truc génial pour récupérer de…

En ces temps de vaches maigres (du moins pour celles qui ne sont pas folles), les grands groupes ont trouvé un truc génial pour récupérer de l’argent : ils vendent l’immobilier, dont ils sont propriétaires, et ils l’occupent comme locataires. Ou bien ils vendent leurs usines pour faire fabriquer leurs produits en Inde. C’est cela externaliser : refiler ses problèmes à un autre en espérant qu’il ne se rendra pas compte de la gravité de la situation. Ah, l’externalisation, quel bonheur ! Voici une des plus merveilleuses inventions du management moderne. Un principe simple : dans l’entreprise, tout est externalisable, sauf le PDG.Avant, quand un patron ne savait pas résoudre un problème, il l’évacuait en le confiant à un collaborateur. Aujourd’hui, il l’externalise en le livrant à une autre société. Pourquoi celle-ci accepte-t-elle la patate chaude ? Elle ne connaît sans doute pas le dicton : “Dans une bonne affaire, il y a toujours un pigeon ; si vous ne savez pas qui c’est, c’est que c’est vous ! “. Alors, on externalise tout : la paie, la comptabilité, l’informatique, les usines… C’est cela évoluer vers l’entreprise virtuelle. Plus de salarié, plus de bureau. Que des idées et un patron, peut-être seul, mais peinard.Ça coûte aussi cher qu’avant, mais, au moins, on sait pourquoi et on se dit qu’on peut couper les vivres. C’est toujours plus facile de virer un fournisseur qu’un salarié. La seule chose qu’il ne faut pas externaliser, ce sont vos idées. Si cela se fait, c’est que l’on vous pirate et vous avez le droit de faire un procès, même si vous êtes ruiné.En politique, la forme courante de l’externalisation s’appelle le vote : quand un citoyen dépose son bulletin dans l’urne pour élire un député, il confie ses problèmes au politique, qui lui dit merci et qui s’assoit dessus pour cinq ans. Mais, là, on n’a pas le droit de faire un procès. On peut faire la révolution, mais ce n’est plus si courant. En plus, le gouvernement américain n’est jamais daccord.

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La rédaction