Peter Higgs est décédé lundi 8 avril dernier à Édimbourg en Écosse, à l’âge de 94 ans. Selon un communiqué de l’Université d’Édimbourg, le physicien né en 1929 à Newcastle, dans le nord de l’Angleterre, nous a quittés à la suite d’une « courte maladie », chez lui et paisiblement. Depuis, le monde scientifique est en berne. Un deuil pour toute la communauté internationale, l’occasion de rendre hommage au physicien hors pair et au professeur émérite, mais aussi à l’homme persévérant et d’une grande humilité.
1/ La seizième et ultime particule du modèle standard
Sans lui, le monde scientifique serait peut-être encore dans une impasse. En 1964, alors que la science des particules s’interroge avec énormément d’inconnues sur la théorie du Modèle standard, et tente de dresser toutes les interactions nucléaires faibles et fortes existantes dans l’Univers, il manque une pièce ultime du puzzle. Dans la classification de toutes les particules subatomiques qui composent la matière, il y a un manque du côté des particules élémentaires. L’existence d’une particule de masse nulle plonge dans une route sans issue les recherches.
Peter Higgs, un jeune scientifique encore inconnu à l’international, s’apprête à créer une onde de choc avec ses travaux. Au cœur de l’Univers, ses conclusions mettent à la lumière de tous le concept d’une seizième et ultime particule élémentaire, aussi importante soit-elle qu’elle forgerait à toutes les autres particules leurs masses. Elle portera son nom cinquante ans plus tard : le Boson de Higgs, ou Beson BEH, et donnera une explication à la force donnant la cohésion du noyau des atomes. Des trois forces du modèle standard, elle est incarne l’interaction forte, aux côtés de la force faible et de l’électromagnétique.
2/ Lumière sur la matière noire et l’énergie sombre
Ironiquement, la théorie du Beson de Peter Higgs fut rejetée par la revue européenne Physics Letter. C’est en 1966 qu’elle trouve un écho dans la Physical Review Letters aux États-Unis, avec un document plus détaillé sur les propriétés de la particule. Grâce à des paragraphes jugés « cruciaux » dans la reconnaissance de la théorie par la communauté internationale, les travaux du physicien commencent à devenir sérieux, et former une clé de voute sur le Modèle standard.
Même si la science n’attend pas, il aura fallu attendre 2012 pour qu’enfin, une première détection expérimentale du boson de Higgs soit confirmée. Une découverte rendue possible grâce à la mise en service de l’un des plus grands investissements européens dans la science : le Grand collisionneur de hadrons du CERN, un accélérateur de particules long de 27 kilomètres, situé entre la France et la Suisse.
Alors âgé de 83 ans, Peter Higgs fut dépêché sur place par le physicien John Ellis, qui lui envoyait un message téléphonique le prévenant que s’il ne se rendait pas sur place le mercredi des résultats officiels de l’expérimentation, il le regretterait.
De modèles mathématiques se formaient des preuves physiques qui allaient ouvrir de nouvelles perspectives dans la compréhension de la matière noire et de l’énergie sombre, dans la théorie des cordes et la révélation au sens plus général d’un monde conceptuel, invisible et imaginaire.
3/ L’un des prix Nobel les plus attendus
Naturellement, Peter Higgs a été récompensé par ses travaux. Lui qui avouait se réjouir que ses théories soient validées de son vivant recevait en 2013 le prix Nobel de physique à Stockholm. La récompense ultime, qui faisait écho 30 ans plus tôt avec une première nomination, en 1980. La même année de son prix Nobel, Peter Higgs se faisait nommer par la Reine Elizabeth II à l’Ordre des compagnons d’honneur, une récompense du Royaume-Uni et du Commonwealth décernée dans les domaines de l’art, de la littérature, de la musique, des sciences, de la politique, de l’industrie ou de la religion.
À ce jour, la cérémonie des prix Nobel 2013 pour la physique reste l’une des plus médiatisées, et des plus rapidement délivrées. Tant bien même qu’elle venait récompenser les travaux d’un homme qui aura passé toute sa vie à tenter de mettre en lumière l’invisible et l’infiniment petit, pour expliquer quelque chose d’aussi visible et infiniment grand que l’Univers et la matière.
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Et vous oubliez honteusement les 2 co-découvreurs de la particule Dieu : les Belges Robert Brout et Robert Englert 💪🏻🇧🇪.
( L’auriez-vous “oublié” s’ils eurent été 🇫🇷 ??? )