Ouverte en début d’année, le marché électronique de Pescadis intervient en seconde vente, c’est-à-dire juste après la criée dans les ports de pêche français et européens. Elle joue le rôle de plate-forme de transactions et espace de services pour les commerçants de la filière “marée“, mareyeurs, transformateurs, négociants, restaurateurs et enseignes de la grande distribution.“Pescadis offre tout à la fois de gagner du temps grâce à l’informatisation des échanges, d’avoir une meilleure visibilité sur les transactions, de mieux répartir les ressources de la mer, de réduire les écarts de prix et d’élargir les ventes au marché européen”, résume Christian Lamouroux, son administrateur et directeur général. S’ajoutent à cela des services pratiques, comme des solutions de paiement et d’approvisionnement, ainsi qu’un fil d’information, un annuaire et un rappel de la réglementation en cours.Pescadis retenu les leçons des échecs des places de marché sectorielles comme celles du BTP ou de la bureautique. “Beaucoup d’entre elles étaient juge et partie, ou la résultante de conglomérats d’entreprises trop divers, explique Christian Lamouroux. Nous sommes opérateur de marché. Pescadis fonctionne plutôt comme une place financière, de trading spécialisé sur une filière de produits ultra frais pour laquelle la réactivité des transactions s’avère primordiale .”
Un réseau de partenaires
Pour mettre toutes les chances de son côté, Pescadis s’adosse à de solides partenaires, comme, par exemple, le transporteur Tradimar pour la partie logistique, le groupe Coface pour garantir la solvabilité de ses adhérents (car le site se positionne sur de gros tonnages), et la SGS pour le contrôle de la qualité alimentaire. “La Communauté européenne est très soucieuse de la traçabilité des produits vendus. Elle demande à l’intermédiaire de pouvoir fournir une preuve juridique en cas de litige. Le fait de passer par une place de marché comme la nôtre offre une vraie garantie “.Pescadis se distingue d’abord par sa véritable salle de marché en temps réel qui permet de suivre à chaque instant l’évolution des cours en fonction de l’offre et de la demande par type de poisson. Comme en Bourse, le négociant observe les cours, intervient en direct sur le marché, prend la décision de vendre ou d’acheter et d’organiser le transport. Il gère en ligne son portefeuille et son carnet d’ordres, choisit son type d’adjudication pour les enchères, multilingues et multidevises.“Pour répondre à l’ensemble de nos besoins, nous utilisons des technologies largement diffusées: Cold Fusion, PHP, Java et Apache pour les serveurs. L’ensemble fonctionne sur des plates-formes X86 d’Intel et des bases de données Oracle. Nous nous servons du XML pour communiquer avec le système de nos clients.”Les serveurs de Pescadis sont hébergés par LDCom ( le groupe Louis Dreyfus est l’un des fondateurs du site avec ESDS et Kerdiles) et bénéficient d’un débit important et d’une sécurité maximale grâce à leur présence sur la dorsale européenne. La partie publique ( pescadis.com), vitrine de la place de marché, est un portail accessible à tous. Il offre des informations sur la filière “marée” et rappelle les services disponibles.
Une salle de marché test pour apprendre
Une salle de marché test explique le fonctionnement des transactions en ligne aux mareyeurs. Pour accéder à la vraie salle de marché et passer des ordres, les professionnels doivent recevoir la visite d’un commercial Pescadis et suivre une formation. Après s’être fait connaître comme adhérent et identifiés depuis leur ordinateur, ils évoluent alors dans la partie privée du marché électronique, la plus sécurisée.“La réussite de ce type de site B to B repose sur la confiance de ses adhérents. Tout doit être parfaitement cloisonné sans pour autant imposer trop de contraintes à l’utilisateur qui s’y connecte chaque jour, précise Luis Delabarre, directeur de mission chez Thales Secure Solutions, partenaire sécurité de Pescadis. SSL assure le “tuyau”, mais n’est pas suffisant. Étant donnés les volumes de transactions, Pescadis ne pouvait pas non plus envisager une simple identification en ligne. Le certificat numérique associé à un code d’accès personnel authentifie précisément l’identité de l’entreprise (nom, code APE, numéro de registre du commerce, etc.) chaque intervenant habilité à passer des ordres sur la place de marché “. Pour ne pas rester entre deux eaux, la politique de certification va jusqu’à préciser les modalités d’enregistrement des adhérents et les limites d’utilisation des certificats en cas de mutation ou de révocation. Elle se fonde sur le développement d’une structure de PKI (courant 2002) et sur la technologie CMS d’iPlanet pour gérer les certificats.Ce haut niveau de sécurité, autant en amont du lancement qu’au fil de l’eau, a de quoi rassurer plus d’un vieux loup de mer sur la bonne tenue de Pescadis.
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