L’optimisation du trafic routier est une vieille préoccupation. D’ambitieux programmes de recherche européens, dont Carminat, ont même été lancés pour rendre les informations de trafic accessibles à l’automobiliste au moment où il en a besoin.Il en est résulté, entre autres, un système de calcul d’itinéraires embarqué, donc intégré au tableau de bord du véhicule, et basé sur un jeu de CD-Rom.Mais c’est un système onéreux et rigide, demandant à changer les CD-Rom tous les ans pour les remises à jour. Autre inconvénient majeur : ce système n’intègre pas l’information trafic graphique diffusée en temps réel. Il n’a donc pas été un succès.Des programmes européens est né également un système de diffusion d’informations trafic graphiques en temps réel par voie radio (technologie RDS/TMC). C’est le système Visionaute, exploité en Ile-de-France par Médiamobile, filiale de Renault et TDF (Groupe France Télécom).C’est un système tenu d’aller bien au-delà de l’information dynamique diffusée par le système Sirius sur les panneaux lumineux du périphérique. Il exploite de nombreuses sources d’informations publiques ainsi que les données de trafic émises par quelque 4 000 taxis traceurs.Mais il n’intègre pas le calcul d’itinéraires pour les grands trajets. Il exige également des terminaux spécifiques, avec mode d’emploi et abonnement spécifiques. Plusieurs milliers d’abonnés sont aujourd’hui revendiqués par Visionaute en région parisienne, mais très peu sur le segment grand public, qui avait pourtant été une cible privilégiée au moment du lancement.
Tous les services réunis dans le GPRS
Pour son nouveau service national (infos trafic sur tous les axes interurbains à 4 voies), Médiamobile a donc changé son fusil d’épaule. “Nous avons renoncé à la vente grand public en direct, car elle exige des structures beaucoup trop lourdes”, explique Philippe Wang, directeur général adjoint. Les concessionnaires Renault seront les seuls à proposer ce service national aux acheteurs de la nouvelle Laguna. Et pour le client final, il sera désormais entièrement gratuit.L’idéal serait finalement de pouvoir combiner dans le même système l’information trafic graphique temps réel et le calcul d’itinéraires. L’Internet mobile semble devoir le permettre, notamment sur les réseaux GPRS, et à plus forte raison sur les réseaux UMTS, tout en apportant des services plus conventionnels comme la téléphonie, l’e-mail ou la réservation. D’où cette longue liste d’initiatives rendues publiques à l’occasion du Mondial de l’Automobile de Paris.C’est ainsi que Sagem vient de se rapprocher de la start-up française Webraska, leader de la cartographie, de l’édition d’informations trafic temps réel et de la navigation personnelle pour les terminaux de l’Internet mobile, afin de développer avec elle ce qu’il appelle la “navigation distribuée par Internet dans le domaine automobile “.Ce concept paraît devoir prendre la relève du service Visionaute, dont Sagem fournissait d’ailleurs jusqu’ici les terminaux TM2000. Il s’appuie sur la localisation par satellite GPS, beaucoup plus précise que la localisation du GSM et d’ailleurs entièrement gratuite désormais, pour pouvoir fournir à l’automobiliste une gamme complète et beaucoup plus pointue de services GSM/GPRS en technologie WAP et/ou SMS (aide au déplacement, information trafic, temps de parcours, guidage, adresses utiles…).Le véhicule intégrerait alors un émetteur GPS (pour donner sa position) ainsi qu’un module de communication GSM/GPRS avec son écran d’affichage et ses fonctions de synthèse et de reconnaissance vocale. Les informations seraient diffusées par des serveurs distribués, accessibles également, bien entendu, par les réseaux filaires (PC au bureau ou au domicile) et les terminaux sans fil du piéton.
Un département automobile chez Webraska
Pour faire face aux nouvelles perspectives offertes par lInternet mobile routier, Webraska a d’ailleurs cru devoir se doter d’un département automobile, dont la direction générale a été confiée à Bruno Bourguet, auparavant directeur EMEA d’Amtech Systems (à présent Groupe Transcore). Ce département s’appuiera sur l’ensemble des filiales que la start-up met aujourd’hui en place à travers le monde (Italie, Japon, Canada, Pays-Bas, Espagne, Australie…).“Notre rôle, explique Bruno Bourguet, sera de faire rentrer notre technologie dans tous les véhicules, d’agréger des contenus locaux et de prendre en compte d’autres informations comme les disponibilités des parkings et les horaires des trains.”La start-up qui ne traitait jusqu’ici qu’avec des opérateurs mobiles, traitera donc désormais également avec les constructeurs et les équipementiers automobiles. Sa vision de l’Internet mobile routier s’oppose radicalement aux systèmes d’information embarqués. “Le véhicule, précise Bruno Bourguet, n’a plus besoin d’être doté de sa propre capacité de calcul. L’automobiliste interrogera des serveurs distants distribués et paiera pour les services qu’il a demandés.”Webraska est également devenu le partenaire de WirelessCar, la société commune récemment créée par Ericsson, Volvo et Telia afin de mettre sur pied un portefeuille complet de services facturés d’Internet mobile axés sur l’automobile et l’automobiliste. C’est ainsi que la start-up française fournira ses services de navigation personnelle, d’infos trafic temps réel et de cartographie au WAS (WirelessCar Application and services Server) de WirelessCar.Pour ce portefeuille de services, WirelessCar fera également appel au norvégien EasyPark (paiement des parkings par GSM/SMS), au suédois GenRad (services de diagnostic mécanique), au suédois Mecel (ingénierie automobile), au suédois InfoSpace (applications personnelles, répertoire d’adresses, e-mail), à Oracle (logiciels de commerce électronique) ainsi qu’au suédois Pipebeach (portails à commande vocale).De leur côté, PSA Peugeot Citroën et Vivendi ont créé une société Internet commune Egery, chargée de concevoir pour l’ouverture du GPRS en 2001 une large gamme des services dédiés à l’automobiliste européen. Basée à La Défense, cette société commune dispose d’un capital de départ de 50 millions de francs.Ses services seront évidemment hébergés par la plate-forme multi-accès Vizzavi, créée par Vodafone et Vivendi. Ils pourront être configurés sur profil personnel et couvriront l’info trafic, l’optimisation dynamique d’itinéraires, la recherche d’hôtels, de restaurants, de sites touristiques ou de services d’urgence. Ils pourront être consultés de chez soi (PC ou TV), dans la rue (terminal de poche GSM ou GPRS) ou depuis son véhicule. Le GPRS leur fournira une localisation beaucoup plus précise que celle du GSM.Il y sera également ajouté des fonctions de diagnostic et de contrôle à distance du bon fonctionnement des organes mécaniques du véhicule. Fonctions qui reposeront sur le BSI (Boîtier de servitude intelligent), que le groupe PSA intègre désormais à tous ses nouveaux véhicules, à commencer par la 607 et la C5. En cas de dysfonctionnement, ce BSI alerte le concessionnaire, qui prévient l’automobiliste par un appel vocal ou SMS.Ces services mobiles pour les automobilistes pourraient être proposés à un prix d’abonnement annuel, ne dépassant pas le coût d’un plein d’essence.Le groupe PSA, en tout cas, a profité du Mondial de l’Automobile pour y présenter un prototype de Xsara Picasso communicante, offrant déjà des fonctions de diagnostic mécanique en ligne, de gestion de flotte et de localisation en cas de vol. Ces fonctions sont accessibles par téléphone Wap, assistant personnel et ordinateur personnel. Elles reposent sur la Websphere Everyplace Suite d’IBM (www.tdf.fr) (www.webraska.com) (www.sagem.com) (www.amtech.com) (www.transcore.com) (www.wirelesscar.com) (www.easypark.com) (www.genrad.com) (www.mecel.se) (www.oracle.com) (www.pipebeach.com) (www.psa-peugeot-citroen.com) (www.egery.com).
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