C’est bien connu, quasiment tout se vend sur Internet. Même les créations immatérielles. C’est ce créneau que trois informaticiens, employés d’une société de sécurité informatique, ont décidé d’investir en ouvrant Pepita.fr. Développé
avec les moyens du bord, sur leur temps libre, le projet a pris forme en octobre dernier avec la mise en ligne d’une version bêta.Pepita.fr est une plate-forme d’achat-vente en ligne, réservée aux ?”uvres numériques personnelles, proposées par les créateurs qui fixent eux-mêmes leurs prix. Cela va de fichiers musicaux en MP3, sans mesures techniques de
protection (DRM), aux photos et illustrations, jusqu’à la littérature (romans, nouvelles, poésies) et les recettes de cuisine. ‘ Vous pouvez vendre ce que vous voulez à condition que vous ayez les droits, résume
l’un des fondateurs et directeur marketing. On ne peut pas tout contrôler nous-mêmes, mais il y a un formulaire sur le site qui permet de nous alerter ‘. Les acheteurs n’ont pas tous les droits sur les ?”uvres, ils doivent se plier aux conditions passées par contrat avec le vendeur. Pepita.fr propose cinq formules. La plus restrictive réserve l’usage de l’?”uvre au cadre strictement
privé, interdit la reproduction et la modification ainsi que toute exploitation commerciale. La plus permissive autorise tout cela et permet la diffusion publique.Tout n’est pas forcément payant. Les recettes de cuisine actuellement en ligne, par exemple, sont gratuites.
‘ Certains artistes cherchent à se faire connaître, comme des groupes de musique semi-professionnels ou
amateurs, et préfèrent proposer des ?”uvres gratuitement et se faire rémunérer par des dons ‘. Le plus bas prix possible est de 50 centimes d’euros. Le site se rémunère par des pourcentages sur les prix de vente,
variables selon les niveaux de tarif, comme cela se passe sur PriceMinister.
Levée de fonds
Le vendeur n’a pas grand-chose à faire, si ce n’est uploader (envoyer) ses ?”uvres numériques depuis son ordinateur, ou autre espace de stockage, vers sa boutique. Il dispose en théorie de 100 Mo sur
Pepita.fr, mais, selon leur niveau d’usage du site, certains ont jusqu’à 1 Go. Le visiteur, et acheteur potentiel, n’aura à disposition qu’un aperçu de l’?”uvre. ‘ Pour la musique, le site génère automatiquement des
extraits musicaux, ou des “previews” des photos ‘, explique le directeur marketing. Le site compte à l’heure actuelle 220 membres et 679 créations.Les trois fondateurs ont créé une société et envisagent maintenant de lever des fonds pour passer à la vitesse supérieure. L’ambition est de s’ouvrir à un niveau européen, d’améliorer ses infrastructures techniques (bande passante,
espace mémoire) et de développer le modèle économique. Pour l’heure, les commissions sont la seule source de revenus, mais les fondateurs du site envisagent de faire appel à une régie publicitaire si la fréquentation s’accélère. Voire de faire
travailler l’argent stocké sur les porte-monnaie Pepita. En effet, le paiement des vendeurs n’intervient que dans les quinze jours suivant la vente, et le reversement ne s’effectue qu’une fois le seuil de 100 euros de vente franchi. Mais
Pepita.fr indique accepter de traiter au cas par cas les demandes de vendeurs qui n’atteignent pas cette somme.
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