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Peoplesoft n’aime pas les partenaires insoumis

L’éditeur change de fournisseur d’outil d’extraction dans sa suite de gestion des performances EPM. Ascential remplace Informatica, jugé trop rigide.

La rupture a été brutale. A dater du 1er janvier, Peoplesoft embarque
Datastage, l’outil d’extraction (ETL) d’Ascential, dans sa suite de gestion des performances de
l’entreprise. Alors que, depuis mars 1999, Enterprise Performance Management (EPM) reposait sur Powermart, le produit phare d’Informatica.‘ En cherchant bien, on peut trouver des arguments techniques à ce changement ‘, s’amuse Bertrand Monier, consultant avant-vente technique chez Peoplesoft France. En fait, les motivations sont
davantage d’ordre commercial. Informatica est dur en affaires. Trop. ‘ Avec l’outil d’ETL, nos clients ont souvent besoin de connecteurs, justifie le consultant. C’était la croix et la
bannière pour les obtenir sans qu’Informatica tente de capter le compte. ‘
Pour résumer, Informatica aurait essayé de placer sa plate-forme Powercenter au détriment de fonctions offertes par Peoplesoft. Sans compter les rumeurs d’un prochain
rachat de l’éditeur, et donc l’inquiétude quant à la pérennité de ses produits.Chez Informatica, le son de cloche est tout autre. Ce dernier, dont les quelques représentants autorisés à parler n’étaient pas disponibles, aurait estimé dans une lettre à ses clients que la man?”uvre n’est destinée
qu’à accroître la part des revenus de Peoplesoft provenant du conseil et des services.

Les métadonnées au c?”ur du conflit

Peoplesoft avance un autre grief : la rigidité de son partenaire menacerait l’évolution de sa suite EPM. L’éditeur prévoit, en effet, d’y adjoindre un référentiel de métadonnées fin 2004. Informatica dispose
depuis l’année dernière d’un produit de ce type,
Superglue, qu’il refuse de fournir à son partenaire.Ascential est plus accommodant. ‘ Ils nous ouvrent dès maintenant leur catalogue de connecteurs, à savoir pour SAP BW, SAP R/3, Oracle et Siebel, détaille Bertrand Monier. Ainsi, le client ne voit
qu’une seule tête. Et à partir de la fin de l’année, nous embarquerons son annuaire de métadonnées Metastage. ‘
Pour autant, Ascential n’est pas voué qu’à jouer le rôle d’OEM pour Peoplesoft : il garde la main sur la vente de son moteur d’exécution parallélisé et sur celle de ses outils de qualité de données.

Une migration peaufinée

L’alliance ne concerne pas, non plus, la récente version de l’ETL d’Ascential, Datastage TX, basée sur les technologies d’EAI récupérées au moment de l’acquisition de Mercator. Dans ce domaine, Peoplesoft préfère garder Webmethod comme partenaire principal. Quoi qu’il en soit, les clients utilisant EPM avec Informatica devraient être
chouchoutés.Il est prévu que ces derniers puissent envoyer leur référentiel à Ascential, ledit éditeur s’assurant lui-même de la conversion. Ce changement n’aura aucun impact sur le prix et la couverture fonctionnelle de la suite EPM.Enfin, Peoplesoft assurera le support d’EPM 8.8, la dernière version incluant Powermart, durant quatre ans. Cet épisode illustre en tout cas les difficultés pour les acteurs de niche de s’étendre fonctionnellement et
commercialement face aux éditeurs de PGI.

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Renaud Edouard