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Pelles, pioches, finances : à qui profite le Web ?

Pendant la ruée vers l’or, ce ne sont pas les chercheurs de métal jaune qui ont fait les meilleures affaires. Fort peu ont réellement fait fortune. En revanche, ceux qui ont réussi, à coup sûr, ce sont les fournisseurs de pelles, les transporteurs, les revendeurs.

Internet et tout son cortège ” nouvelle économie ” reproduit le modèle de la ruée vers lor. A l’heure de la ruée sur le Web, les grands gagnants ne seront pas forcément les start up, mais plutôt tous ceux qui leur auront fourni les moyens de leur croissance. Ici, les fournisseurs de pelles sont les sociétés informatiques comme Oracle, Commerce One, Vignette, voire SAP. Ils vendent leurs solutions, et la start up devient même l’un de leurs principaux axes de développement.Ensuite, viennent les transporteurs, qui s’assimilent aux fournisseurs d’accès à Internet et autres opérateurs télécoms. Ils bénéficient – bien évidemment – du développement commercial des start up. Mais ils gardent le contact direct avec leurs clients, dont ils mémorisent les coordonnées dans leurs fichiers.
Enfin, arrivent les revendeurs. Il s’agit là de tous les acteurs traditionnels du commerce et de l’industrie. Grands distributeurs alimentaires, constructeurs de composants, agences de services et de loisirs qui ne veulent pas être exclus des nouveaux modes d’organisation et de vente à distance autour du Web.Voilà pourquoi on ne compte plus les industriels français conquis par le désir de financer des start up sur Internet. LVMH, Schneider, Carrefour, PPR (Pineau Printemps La Redoute), entre autres, sont les plus avancés. Pour eux, outre la possibilité de réaliser une plus-value appréciable lors de l’introduction en Bourse de leurs chouchous, la motivation est à plus long terme. Il s’agit d’entrer dans le capital et, donc, prendre une part décisionnelle chez tous ces nouveaux concurrents potentiels. Ces derniers, en se développant indépendamment ou avec d’autres financements, risqueraient de porter ombrage à leur marché, actuellement centré sur des canaux classiques de vente.De toute manière, le jeu en vaut la chandelle : “Investir 1 million de francs dans cent start up est rentable, notait récemment un financier de Chausson Finance. Le retour est certain, un seul succès efface la perte de tous les autres.” Même son de cloche chez Vivendi, où l’on estime que de 10 à 15 % des sites récemment créés survivront à terme. Un raisonnement statistique, qui explique pourquoi toutes les bonnes idées des chercheurs d’or d’Internet sont susceptibles d’être soutenues financièrement.A l’échelle du Web, de nombreuses pépites sont espérées, pour le plus grand bénéfice des fournisseurs et des financiers.

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Hubert d'Erceville, rédacteur en chef adjoint à 01 Informatique