Alors que YouTube augmente la quantité de publicités pour pousser ses utilisateurs vers la solution payante et sans annonces Red, des Français ont conçu PeerTube, un logiciel gratuit et libre. Et ont réussi à attiser la curiosité de Framasoft, le réseau qui promeut les logiciels libres. Leur produit: une plate-forme qui permet de publier et de consulter des vidéos en ligne sans passer par un hébergement centralisé.
Comment ça marche ?
Sur PeerTube, les vidéos sont diffusées en peer-to-peer. C’est-à-dire que les internautes hébergent et servent de points relais pour transmettre les contenus aux autres utilisateurs, grâce à leur propre connexion. Avec ce système, le logiciel supporte un nombre important d’utilisateurs simultanément sans ralentissement et sans passer par un gros hébergeur.
Pour fonctionner, PeerTube compte donc sur les interactions entre les internautes. Chacun d’entre eux a la possibilité de créer son propre serveur, le personnaliser pour héberger ses vidéos et celles des autres. Le créateur reste maître de sa propre ligne éditoriale et impose des règles de modération et conditions générales d’utilisation. Un bon point pour lutter contre la censure de contenus, l’un des principaux problèmes rencontrés sur la plateforme de Google. Et si réclamation il y a, il est bien plus facile de contacter le propriétaire d’une instance que de se heurter au service dédié de YouTube.
PeerTube expliqué par Monsieur Bidouille.
Le projet, c’est de maintenir une totale indépendance vis-à-vis des gros acteurs du web comme Google. Il s’inscrit dans Contributopia de Framasoft, soucieux de fournir des outils plus respectueux de la vie privée des internautes.
Une alternative, mais pas un remplaçant
A la fois plateforme de streaming et réseau social, YouTube domine totalement sur la Toile. C’est pour proposer une alternative à la solution de Google que PeerTube est né. D’abord développé par une seule personne sur son temps personnel, une campagne de don a permis au projet de passer la vitesse supérieure et employer à plein temps le développeur Florian, plus connu sous le pseudo Chocobozz. Néanmoins, son créateur garde les pieds sur terre. Pour lui, il n’est pas question de détrôner YouTube mais de proposer une solution pour ceux soucieux de garantir la protection de leurs données. Cela sera-t-il suffisant pour réunir et maintenir dans le temps assez de trafic et d’utilisateurs ? Même si la colère se fait entendre de la part des internautes quand il est question de vie privée, force est de constater que cela ne réussit pas à bouleverser les usages : la preuve avec Facebook et le scandale de Cambridge Analytica. PeerTube n’est pas sans rappeler l’initiative BitChute… qui n’a pas eu le succès escompté.
La version bêta est ouverte au public depuis mars 2018 et la version 1 de PeerTube devrait être disponible avant la fin de cette année. De nouvelles fonctionnalités verront le jour, comme le support des sous-titres, des outils statistiques et d’autres plug-ins. Framasoft souhaite également traduire l’interface afin d’internationaliser le logiciel.
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