Hier mardi 24 mai, le pionnier de la montre connectée Peeble a lancé sa nouvelle campagne de financement participatif sur Kickstarter pour deux nouvelles montres, la Peeble 2 et la Pebble Time 2. A ces deux smartwatches s’ajoute un petit accessoire dédié (à priori) aux sportifs, le Core.
Ce petit module a comme première mission d’accompagner les coureurs dans leurs parcours puisqu’il offre tout à la fois la lecture de musique, le tracé GPS mais aussi des fonctionnalités de communication d’urgence par le biais d’une carte SIM optionnelle.
Couplé aux capacités de mesure de rythme cardiaque des nouvelles montres, le Core est un appareil de choix pour ceux qui pratique le sport léger, c’est-à-dire sans téléphone.
Mais à cette mention « sportive » s’ajoute aussi un usage « hacker/maker », une approche qui ajoute encore plus à l’attractivité du module.
Nano ordinateur programmable
Quand on regarde le Core de près, on se rend compte de la performance d’intégration : dans un volume estimé (d’après les photos) à environ 16 cm cube (4 x 4 x 1 cm mesuré à l’œil sur un écran), Pebble a intégré un processeur et de la mémoire vive qui exécutent Android 5.0, 4 Go de stockage, une batterie rechargeable par contact (Qi), une puce Wi-Fi/Bluetooth/3G, un emplacement pour carte SIM et les boutons et prises nécessaires.
Un vrai mini ordinateur que Pebble a voulu programmable au delà des simples playlists Spotify. Fidèle à l’esprit (gentiment) hacker qui l’anime, l’équipe de développement de Pebble met en effet l’emphase dans le descriptif de sa campagne sur l’ouverture de son module et sur le potentiel du Core. On pourra accéder à ses fonctions par le biais d’un SDK et de là, tout imaginer : utiliser un de ses boutons programmables pour ouvrir une porte de garage, allumer/éteindre les lampes connectées, pister son chat, piloter un drone, voire même l’utiliser comme clé de voiture.
Nécessaire appui de la communauté
L’ouverture de Pebble aux hackers et makers est à célébrer : face aux systèmes de plus en plus fermés – Samsung s’apprête à quitter Android Wear pour son système maison Tizen – un tel pas vers la communauté est appréciable.
Mais ce caractère est autant une question d’éthique qu’une nécessité. Car Pebble est une petit équipe dans un monde de géants. Face à Apple, Samsung ou Huawei, c’est une PME qui a dû licencier 40 employés en mars dernier – soit 25% d’une équipe de 160 personnes – à cause de difficultés financières.
L’entreprise ne dispose donc pas des ressources de ses concurrents pour développer des fonctionnalités à tout va. Ouvrir son matériel à la bidouille logicielle est, pour Pebble, un deal gagnant-gagnant avec des programmeurs du monde entier qui se chargeront d’inventer des usages pour ses produits tout en profitant d’une plateforme ouverture pour leur propres usages.
Réitérer le succès de la Pebble Time
Si le Core était le premier produit de Pebble, un doute planerait sur la démarche. Or non seulement Pebble est un champion de Kickstarter – le premier modèle avait levé 10 millions de dollars et la Pebble Time pas moins de 20 millions ! – mais en plus Store des montres Pebble dispose de pas moins de 13.000 apps développées par la communauté en 4 ans.
A l’heure actuelle, la campagne Kickstarter est déjà un franc succès avec plus de 6 millions de dollars levé en moins de 24h sur le million initial requis.
A moins d’un gros plantage managérial ou financier de la part de Pebble, non seulement le Core deviendra une réalité matérielle, mais son potentiel logiciel pourrait rapidement devenir son argument massue. Le choix d’Android plutôt qu’une tambouille maison devrait, là encore, jouer en faveur de Pebble, les codeurs maximisant ainsi le portage de leur code à d’autres périphériques.
Rendez-vous en janvier 2017 lors de la livraison des premiers modules Pebble Core.
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