Ils ne sont pas peu fiers les ingénieurs de Samsung. Devant nous trônent les nouveaux PC portable Serie 9. Certains allumés, certains éteints et certains… en pièces détachées ! Parce que M. Song, vice-président senior de la division PC et ses équipes ne sont pas là pour nous parler du temps qu’il fait, mais bien de toutes les technologies qu’ils ont fait entrer dans leur nouveau bébé. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère.
Passer du PC lambda au PC premium
Si les premiers PC estampillés Samsung que nous avons vu passé en France étaient des coucous en plastique, il en va autrement avec la Serie 9. Inaugurée en 2011 avec un premier modèle plutôt réussi, cette ligne évolue avec un nouveau modèle qui n’a franchement rien à envier à un MacBook Air : 12,9 mm d’épaisseur au plus épais (patin non compris), 1,19 kg, une dalle d’écran IPS mate ultralumineuse et affichant 1 600 x 900 points. Le tout emballé dans une coque tout métal que seule la marque à la pomme semblait à même de maîtriser.
De l’intérêt de construire ses propres composants
« Dans cette industrie, Intel récupère pas loin de 30 % des profits ! », nous explique un ingénieur. Soit. Mais Samsung a ses armes pour se battre et gagner de l’argent. Et pour cela il suffit de regarder les composants intégré dans ce Serie 9 : la RAM ? Made in Samsung. La mémoire flash du SSD ? Samsung encore. La dalle de l’écran ? Samsung évidemment ! Dans un marché où les constructeurs sont bien souvent plus des designers/assembleurs, la marque coréenne fait office d’ovni tant grande est sa maîtrise de la chaîne des composants.
Dans cette liste, seuls deux éléments certes clés lui échappent encore : le système d’exploitation et le processeur. Deux domaines qui restent dans l’escarcelle américaine du « couple » Windows/Intel. Mais quand on voit la force des systèmes pseudo-linux dans nos téléphones mobiles et la puissance des processeurs à base ARM, on se dit que cette situation est loin d’être gravée dans le marbre…
La fulgurante acquisition d’un savoir-faire
En matière de PC portable haut de gamme faisant référence dans la qualité d’intégration, les deux marques phares sont Apple et Sony. Aussi quand on regarde les entrailles de ce Serie 9, on ne peut qu’être impressionné du chemin parcouru : exit les plastiques basiques et les gros châssis. Ici, le coucou est en aluminium et magnésium.
Outre le design, très soigné, l’intégration des composants est un vrai tour de force : la carte mère est subdivisée en trois éléments pour éviter la casse son châssis extrafin. Le SSD a été conçu exprès pour la machine afin d’occuper le moins d’espace possible, de même que les modules de RAM « compressés » en quatre composants au lieu de seize. Quant au système de dissipation thermique, il est organisé autour de deux caloducs plus deux ventilateurs pour refroidir sans casser les oreilles – le principal grief que nous faisons à la nouvelle série Sony Vaio Z.
Soin matériel, améliorations logicielles
A cela il faut ajouter nombre de subtilisé pour garantir la finesse de l’appareil : un touchpad à l’électronique déportée, une feuille électroluminescente en lieu et place de LED pour le rétroéclairage du clavier (à peine 0,3 mm d’épaisseur !) et des cellules de batterie en polymère miniaturisées mais néanmoins pourvues d’un fort voltage.
Pour aller plus loin, Samsung s’est aussi fendu d’améliorations logicielles : outre le Bios cuisiné aux petits oignons pour le SSD maison, les équipes de Samsung ont travaillé avec Microsoft pour nettoyer le démarrage de Windows. Bilan : au bout de cinq ou six démarrages, l’allumage de la machine en moins de 10 secondes devient une réalité. Un cas d’école dans le monde du PC.
Un futur qui se précise
Quoi qu’imparfaite (voir notre test), la nouvelle machine nous a clairement impressionnés. Non seulement en tant que produit fini, mais aussi au regard de la courbe de progression des équipes de développement coréennes. Mais que reste-t-il à améliorer dans une machine à la fois superfine et superperformante ? Si les langues étaient moins loquaces quand il s’agissait de parler du futur que d’expliquer l’existant, nous avons quand même eu des pistes d’amélioration : intégrer un écran Full HD (trop cher pour cette nouvelle version), améliorer l’autonomie avec une batterie à cellules prismatiques ou encore augmenter la quantité de mémoire embarquée (limitée là encore par les des raisons de coût). Quant à l’arrivée de l’Oled dans ce genre de machine, les ingénieurs ont répondu par un « Nous essayons ! » tout à fait convaincant. Et ce n’est pas l’arrivée des écrans très haute définition chez Apple qui nous font penser le contraire…
Seul et contre tous, seul et contre tout
Samsung veut arrêter de vendre des millions de PC pour lesquels la société ne réalise qu’une marge de 1 % et tendre vers la vente de machines où la marge est plus confortable, soit. Notre sentiment est que la volonté est là, la qualité des nouveaux produits fait plaisir à voir et colle aux meilleurs du segment et la marque semble avoir énormément investi dans la recherche pour préparer les prochains modèles.
Mais plusieurs questions se posent : Samsung tiendra-t-elle la distance ? Le marché est-il assez grand pour accueillir une autre marque au fort rapport volume/valeur à la Apple ? Les ingénieurs & designers arriveront-ils à rendre la marque aussi sexy qu’Apple ? Et finalement dans un monde où l’on ne cesse de parler de l’ère post-PC, cela a-t-il a encore du sens de parier à ce point sur ce segment ? Prenez vos paris !
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