01net. : La crise américaine de l’informatique a-t-elle eu des répercussions sur les ASP ? Paula Hunter : L’ASP a suscité beaucoup d’enthousiasme et d’investissements en 1999. Les capital-risqueurs prêtaient à tour de bras, tout le monde visait l’introduction en Bourse dans les plus brefs délais. C’est terminé aujourd’hui. Les ASP sont obligés de revoir leurs modèles commerciaux. Quelques faillites ont eu lieu, mais surtout beaucoup de rachats. Les entreprises qui se sont trouvés à court d’argent frais, mais qui avaient des clients, se sont tournées vers leurs partenaires (fournisseurs d’instrastructures, hébergeurs, etc.). Souvent, ces derniers ont décidé de les acquérir. Dans l’ensemble, les derniers mois ont été marqués par un fort courant de consolidations, comme partout.Comment expliquer ce manque de prévoyance ?Certains acteurs ont trop présumé de leur trésorerie. Ils se sont lancés dans la construction de leurs propres datacenters. Aujourd’hui, ils se retrouvent sans liquidités, et doivent s’associer pour poursuivre leur développement. D’autres ont excessivement dépensé en publicité et en marketing. Sans parvenir à créer de demandes réelles. De nombreuses entreprises ont occupé tout leur temps en marketing, ce qui ne leur en a pas laissé assez pour chercher véritablement des clients.Est-ce à dire que l’ASP n’est pas une activité viable ?Non, il y a des chiffres rassurants. Pour l’année 2000, le cabinet d’analystes IDC avait prévu que le montant du marché mondial de l’ASP atteindrait 600 millions de dollars. Début 2001, IDC a contacté les cent plus grands ASP pour vérifier la validité des prévisions. Au total, il semble que le montant réel du marché ait atteint 980 millions de dollars. Et une majorité de ces revenus sont liés à de nouveaux contrats qui devraient courir sur deux ou trois ans. La croissance va donc se poursuivre.Sait-on mieux aujourd’hui qui sont les utilisateurs de services ASP ?La base de consommateurs est très disparate. On y trouve environ 30 % de grandes entreprises. Evidemment, dans ce cas, les directions informatiques sont familières avec les notions d’externalisation, et l’ASP fait partie de leur stratégie. Pour les 70 % restants, ce sont des entreprises de toutes tailles. Nous constatons que plus les structures sont petites, plus elles ont tendance à n’adopter l’ASP que dans le cadre d’activités totalement nouvelles pour elles, comme le commerce électronique.Et les fournisseurs de services ASP sont ils mieux identifiés ?L’ ASPIC distingue désormais trois types d’acteurs sur le marché ASP.Comment percevez-vous le mouvement des web services, appuyés sur les nouveaux standards UDDI, SOAP, J2EE et autres ?Les web services ne vont pas s’imposer dès demain dans tous les domaines d’activité. Si vous prenez des SAP, des Peoplesoft ou des éditeurs en environnements propriétaire, rien ne les pousse à abandonner rapidement leurs environnements usuels pour passer à des logiciels tout-Internet. Or, c’est d’abord à eux de fournir des versions Web de leurs applications.
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