Le câble, selon vous, a-t-il vocation à supporter tous types de services, de la télé à la téléphonie en passant par internet ? À l’origine, le câble est fait pour distribuer des chaînes de télévision. Mais grâce à son potentiel technologique, il permet aussi de distribuer de l’internet à haut débit, un marché en fort développement. À Paris, pour supporter la croissance, il nous suffit de renforcer le réseau au fur et à mesure de la conquête de nouveaux clients. Concernant la téléphonie, nous avons suspendu notre projet jusqu’en 2004 ! La technologie est insuffisamment développée, ce qui est un facteur de risques et d’incertitudes. Par ailleurs, le marché de la téléphonie en lui-même est un marché difficile, dont les marges sont très maigres. Nous ne comptons pas nous acharner sur ce segment dont les potentialités ne sont pas aussi importantes que celles d’internet. Le câble est-il menacé par la télévision numérique terrestre (TNT) d’une part et, de l’autre, par l’ADSL (internet rapide par le fil de cuivre du téléphone) ? Si la TNT apporte plus de 15 chaînes gratuites, ce sera une catastrophe à plus d’un titre. D’abord, le marché publicitaire ne pourra pas toutes les faire vivre. Elles prendront donc rapidement des parts de marché aux chaînes hertziennes, puis elles péricliteront. Ensuite, les consommateurs pourraient se demander pourquoi payer pour de la télévision alors qu’ils peuvent recevoir une offre de programmes importante et gratuite. S’agissant de l’internet, notre offre de connexion illimitée à 15 euros est un véritable succès en étant la moins chère du marché. Mais elle couvre seulement nos frais variables, pas nos frais fixes. Notre objectif est de prendre des parts de marché puis de proposer à nos clients des débits plus importants et aussi plus rémunérateurs pour Noos. La location de votre réseau à d’autres opérateurs de services peut-elle constituer une issue économique ? Notre première tâche est de raccorder parfaitement nos abonnés au réseau, et il serait maintenant encore trop tôt pour envisager d’accueillir d’autres fournisseurs de services. Mais, dans la mesure où nous avons la charge d’un réseau très dense, nous ne sommes pas fermés à l’idée de louer notre réseau pour la fourniture de services de téléphonie voire même d’internet à haut débit. Quelle stratégie de développement avez-vous adoptée pour Noos ? Mon objectif est d’augmenter de 20 % par an le nombre de clients avec 60 % de parts de marché de la TV payante et 30 % sur le marché de l’internet en développant une politique marketing agressive. Ce que souhaitent les clients du câble ce sont des programmes de télévision, il ne faut pas l’oublier. Nous devons tenir compte d’un environnement très concurrentiel car lorsque nous créons une offre, elle est comparée au satellite, à l’ADSL ou encore à la télévision numérique terrestre qui n’ont pas les mêmes structures de coût.Sur le plan économique, quels sont vos objectifs pour les années à venir ? L’objectif que nous nous sommes fixé est de revenir à l’équilibre et d’avoir un Ebidta positif en 2004.
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