Les investissements publicitaires s’effondrent sur internet. Dans ce contexte, allez-vous maintenir votre niveau d’investissement ? Internet est un moyen extraordinaire de communication qui souffre d’une équation économique pour le moins difficile à cerner. Face à ce flou, notre stratégie consiste à dupliquer le modèle audiovisuel classique de TF1 sur le réseau : nous créons de l’audience. Nous n’allons donc pas entamer une diversification tous azimuts autour de métiers qui ne sont pas les nôtres, comme la banque ou la réservation de spectacle.Quel est le schéma économique d’un portail généraliste comme TF1.fr ? Si je devais esquisser le schéma économique de l’avenir, je dirais que les revenus publicitaires représenteront 25 % de nos recettes, l’e-business 25 %, et le solde proviendra de la vente de contenus. Nous misons modérément sur les revenus publicitaires, car une campagne marketing par bandeaux ne rivalise pas aujourd’hui avec une campagne de publicité classique.Vous évoquez le jeu. Estimez-vous qu’il y a des opportunités d’acquisition aujourd’hui ? Oui, la quasi-totalité des sociétés du secteur se sont écroulées en Bourse. Mais la question n’est pas de savoir s’il est possible de les racheter à bas prix mais de savoir ce que TF1 peut en faire. Est-il possible ?” et souhaitable ?” de devenir d’ici deux à trois ans un acteur aussi important dans le jeu vidéo que dans le cinéma ?Allez-vous avoir une politique d’achat de droits particulière pour internet ? Non, les droits internet ont une très faible valeur économique. Les fédérations de football, par exemple, pensaient qu’il y avait encore un pactole a gagner de ce côté-là. Elles, qui pensent toujours être assises sur un tas d’or, se sont laissé séduire par les beaux discours de sites persuasifs.Canal Plus, RTL Group et Jean-Claude Darmon étudient un rapprochement dans l’achat de droits sportifs. Vous ne vous sentez pas un peu isolé ? S’il y a une fusion Canal, RTL et Darmon, cela fera deux concurrents de moins sur le marché ! Cela pourrait poser un problème aux détenteurs premiers de certains droits sportifs qui se retrouveraient alors face à un intermédiaire en situation de quasi-monopole.Le gouvernement paraît sensible à vos conditions d’entrée dans le numérique hertzien : levée de la barrière des 49 % et le multiplexage…Le gouvernement ne va pas bouger simplement parce que TF1 le demande ! Il expliquait jusque-là que grâce au miracle du numérique hertzien, la totalité de la population française allait pouvoir enfin recevoir gratuitement toute la télévision moderne. Et que le service public allait pouvoir retrouver un rôle fondamental dans le développement de la télévision dans ce pays. C’est en fonction de ces objectifs que le gouvernement a élaboré une loi favorisant le service public. La télévision numérique hertzienne vous permettra-t-elle de développer davantage de services interactifs ? Non, pas dans la configuration actuelle. Le plus étonnant est que l’on se propose de faire via le numérique hertzien une télévision beaucoup moins riche que par le câble et le satellite, alors que cette technique devrait servir au contraire à développer des services beaucoup plus sophistiqués !
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