Comment concevez-vous le média Internet ?Internet est principalement un média de bureau. Il fait la transition entre les médias du matin comme la radio, ou du soir comme la télévision. C’est un nouveau créneau de consultation que les médias traditionnels n’avaient pas. Les événements du 11 septembre l’ont démontré. Les connexions ont eu lieu l’après-midi en France. Et beaucoup ont eu le réflexe Internet.Quels sont les atouts d’un journal en temps réel ? Ce n’est pas pour l’information factuelle que l’internaute choisit le site du Figaro.fr, c’est pour le traitement, l’ergonomie et peut-être la promesse d’en avoir plus qu’ailleurs un peu plus rapidement. La réactivité est un facteur clé du succès. Proposer une infographie une demi-heure avant les autres peut attirer l’internaute. Nous pensons que le service autour de l’info est aussi important que l’information elle-même. Elle la complète et fait la différence.Quel est votre objectif de chiffre d’affaires pour cette année ?Nous ne communiquons pas de chiffres à ce sujet. Pour vous donner un ordre de grandeur, nous avons gagné autant d’argent lors du dernier trimestre 2000, c’est-à-dire lors du lancement du site, qu’au premier semestre 2001, alors que l’audience est passée de 500 000 visites à 1,8 million. Cette année, nous ne ferons pas du tout le chiffre d’affaires escompté mais nous avons su adapter nos dépenses à notre budget.Quel est la ventilation du chiffre d’affaires ?Sur les deux premières années, nous avions prévu de nous rémunérer à 50 % par la publicité, 30 % par l’affiliation, et 20 % par la syndication. Aujourd’hui la ventilation est respectivement d’environ 40 %, 30 % et 30 %. La grosse déception a été le fait de la publicité, et pourtant nous avions été très prudents, sachant dès le départ qu’on ne vivrait pas de cette seule ressource.Comment avez-vous fait face à la chute du marché publicitaire ?Il se trouve que l’affiliation se porte bien, et va sans doute continuer sa progression. Contrairement aux galeries marchandes de TF1, par exemple, nous avons placé les marchands dans un contexte proche de leur univers. A ce jour, nous comptons six partenaires marchands. Les contrats d’affiliation fonctionnent selon une rémunération fixe. Nous employons deux personnes et demie sur ce segment.L’atteinte du point d’équilibre était prévu en 2003, est-ce toujours le cas ? Je n’ai pas de vision à l’heure actuelle, cela dépendra de la reprise du marché.Y a-t-il des licenciements prévus ?Aujourd’hui nous sommes trente-quatre personnes. Il y a deux personnes dont les CDD n’ont pas été reconduits en avril et en mai. Pour le reste, je ne sais pas.Le marché publicitaire accuse une importante baisse du CPM, avez-vous dû suivre le mouvement ?Nous avons, grâce à notre cible, réussi à maintenir un CPM élevé alors que le marché s’écroulait complètement. Une partie des annonceurs ne veut plus se disperser et se retrouver au milieu de dizaines de bandeaux sur de gros sites. Ils préférent se trouver dans un environnement et un contexte de consultation plus ciblé. Je pense que nous renvoyons vers une audience beaucoup plus pertinente pour les annonceurs que ne l’est celle d’un portail. En brut, nous vendons le CPM 250 francs, soit 100 à 150 francs net en moyenne. Je vends d’abord la marque et à terme un ciblage spécifique. Demain, je ne veux exister que sur les CSP+.Comptez-vous sur la qualification de votre audience pour vous rémunérer ?C’est notre grand projet. Nous voulons qualifier notre audience à 100 % et devenir la référence des CSP+ sur Internet : le cadre actif, revenu moyen. Nous commençons à exploiter notre base de données. Nous intégrons des outils de qualification. Aujourd’hui, nous nous servons de l’outil de déduction statistique ” Profile for you “. En temps réel, il déduit le profil de l’audience en se basant sur le parcours de l’internaute sur le site. Nous allons demander de plus en plus aux internautes de se déclarer, en les motivant. Je vais donc pouvoir proposer aux annonceurs du ” CSP+ ciblé “.Quels sont les services que vous comptez lancer ? Les archives payantes seront en ligne dans trois semaines, avec paiement par abonnement ou à l’acte. A l’acte, il en coûtera 1 à 3 euros selon le nombre d’articles commandés.Le Figaro papier veut rajeunir sa cible, quel est votre rôle dans cette stratégie ?Nous faisons partie d’un dispositif mis en place pour rajeunir la cible. Nous voulons toucher les jeunes et les actifs. En tant que média de bureau, le site Internet du Figaro est le mieux positionné. D’ailleurs, aujourd’hui, nous vendons des abonnements sur le site, entre 500 et 1 000 depuis le début de l’année. 40 000 personnes sont abonnées à la newsletter lancée il y a 6 mois.
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