01net.
: Pourquoi n’êtes-vous pas à la plage à la suite du rachat d’Alapage ?Patrice Magnard : Beaucoup de gens me disent que j’aurais dû prendre des vacances prolongées après la vente d’Alapage à France Télécom. Mais j’aime créer, j’aime entreprendre. Ce que je fais n’est pas une histoire d’argent, c’est une histoire de c?”ur.C’est ce qui vous a motivé pour vous lancer dans le soutien scolaire ? Oui. Mon père était éditeur de livres. C’est lui qui a créé les éditions Magnard et leurs cahiers de vacances, qui nous ont tant fait souffrir étant enfant. J’ai donc voulu poursuivre dans la tradition familiale, mais en la faisant évoluer : après une grande librairie en ligne, il fallait que je me dirige vers la pédagogie ! C’est chose faite avec Exam.fr.Avez-vous repris les contenus des cahiers de vacances pour les mettre en ligne sur Exam.fr ?Surtout pas ! Nous construisons toute notre base de soutien scolaire sur un modèle simple et unique avec une équipe de cent auteurs qui sont tous des enseignants. Pour la conception du soutien, nous avons utilisé un petit artifice qui n’aurait pas été possible avec le papier.C’est-à-dire ? Nous jouons avec l’interactivité pour que les élèves n’aient pas l’impression de réviser leurs cours : pour chaque matière, ils répondent à des questions en ligne avant d’avoir la réponse. Sur une demi-heure de consultation, ils ne se rendent pas du tout compte qu’ils ne font que lire des rappels de cours.N’êtes-vous pas en train de concurrencer directement Après l’école, de France Télecom ?Non. Après l’école est un site communautaire comme Kazibao. Exam.fr est un service beaucoup plus ciblé sur la pédagogie. C’est une brique qui peut s’adapter aux portails dédiés aux jeunes.Le lancement d’Exam.fr ne ternira donc pas vos relations avec France Télecom…Nos relations sont excellentes. N’oublions pas que j’assure deux fonctions au sein d’Alapage : celle de président du conseil de surveillance, et je m’occupe de sa stratégie.Quelle stratégie développez-vous pour Alapage ? Nous sommes dans une phase de fidélisation de nos 300 000 clients à qui nous proposons de nouveaux services, comme la vente de produits high-tech en ligne. Nous mettons également en ?”uvre des synergies entre Wanadoo et Alapage. En ce moment, les internautes prospects de France Télécom découvrent par exemple le Web avec la page d’accueil d’Alapage sur tous les ordinateurs des agences France Télécom.Comment pensez-vous imposer Exam.fr face à Paraschool ou Rue des écoles ? Paraschool propose un service haut de gamme sur Internet. Exam.fr se positionne en revanche comme l’entrée de gamme du soutien scolaire. C’est un point d’entrée simple par lequel les élèves peuvent facilement accéder aux informations. Quant à Rue des écoles, c’est un concurrent direct. Ce qu’il y a de bien avec la compétition, c’est que la sanction vient des utilisateurs.Quel est votre modèle économique ? Pour la partie d’exercices scolaires ?” qui est gratuite ?”, il y aura de la publicité. Nous allons également proposer des fiches de cours disponibles sur abonnement à partir du mois prochain. L’un dans l’autre, je pense atteindre l’équilibre d’ici à la fin de l’année.Comment allez-vous faire ? Nos dépenses sont refléchies. Vous savez, j’ai vu tellement de gaspillage dans les start-up que je suis vacciné ! En interne, nous ne sommes que dix personnes, ça ne coûte donc pas trop cher.Quel est votre investissement initial ?L’investissement du projet global s’élève à 10 millions de francs. Il est totalement personnel. J’ai également réalisé un emprunt à la banque à moyen terme. Je fais de la start-up à l’ancienne !Vous n’irez pas chercher des investisseurs ? Ça prend du temps d’aller voir les investisseurs. S’ils sont intéressés, ils sont les bienvenus, mais je n’irai pas les chercher car ce n’est pas ma priorité.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
