Moneo aurait du plomb dans l’aile. A peine lancé en région parisienne (d’autres régions l’ont adopté dès 1999), le système de porte-monnaie électronique doit faire face à une levée de boucliers.Ainsi, la confédération nationale des boulangers (représentant 33 000 artisans, soit 70 % de la profession) et le syndicat des buralistes (95 % des 34 000 bureaux de tabac) appellent ni plus ni moins au boycott, suivis de près par la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (80 % de la grande distribution). Motif : le coût élevé des commissions prélevées par les banques pour chaque transaction (entre 0,3 et 0,9 %), sans compter l’achat du terminal (150 euros, 984 francs) et les coûts de communication dans le cas de rechargement de la carte. L’association UFC Que choisir enfonce le clou : qualifiant Moneo de supercherie, elle dénonce la cotisation annuelle variant de 6 à 12 euros (40 à 78 francs) en échange de l’utilisation du porte-monnaie électronique, son faible niveau de sécurité doublé de lourdes sanctions financières pour le titulaire victime d’une utilisation frauduleuse (275 euros, 1 804 francs de franchise, plus le solde du porte-monnaie).
Faire fructifier la menue monnaie
Sans compter un anonymat qui est loin d’être garanti : les banques pourront ainsi suivre à la trace les petites dépenses quotidiennes de leurs clients. De plus, elles pourront faire fructifier les sommes en petite monnaie qui jusqu’alors leur échappaient ?” et dont le total estimé s’élèverait à plusieurs milliards d’euros par an !On ne s’étonnera donc pas que les banques aient décidé d’équiper toutes les nouvelles cartes de crédit d’une fonction Moneo que l’on pourra activer à tout moment (moyennant bien sûr le prélèvement sur son compte de la cotisation), une bonne campagne de publicité sur la simplicité du système se chargeant d’inciter les clients à l’utiliser.Pourtant, devant les accusations des associations de consommateurs et face au mécontentement des commerçants, la société Billettique monétique services (regroupant les banques, les sociétés de transports et France Télécom), à l’origine du projet Moneo, risque d’être obligée de revoir sa copie et de réviser ses tarifs dutilisation à la baisse, aussi bien pour les commerçants que pour leurs clients
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