Selon IDC, depuis trois ans, le nombre de serveurs Linux en entreprise a augmenté de 212 % dans le monde. Sur le marché européen des serveurs web, l’analyste précise que le système d’exploitation libre occupe la deuxième place avec 26 % de parts de marché, juste derrière Unix (32 %) et devant Windows NT (23,4 %). Si Linux s’impose aujourd’hui comme la solution qui présente le meilleur rapport coût/qualité pour installer des serveurs Internet, de fichiers et de messagerie, il n’offre pas encore le même niveau de sécurité que son homologue Unix pour l’hébergement de grosses bases de données de type Oracle ou d’applications critiques de production (PGI). De même, il faut savoir que l’adoption de cet OS suppose une responsabilité accrue des DSI quant à la réussite des projets réalisés avec des logiciels libres.
1. Bien définir le périmètre de Linux
Premier constat partagé par l’ensemble des utilisateurs : Linux peut tout assurer comme serveur Internet (messagerie, DNS, web…) en offrant une bonne fiabilité pour un bon rapport coût/qualité. Smart Valley, fournisseur de services B-to-B, a déployé six serveurs VA Linux pour l’hébergement de ses sites Internet. “Si l’OS s’avère très stable pour l’administration des sites web, côté sécurité et gestion des montées en charge, il n’offre pas le même niveau de qualité qu’Unix. Il est donc impensable de l’exploiter pour l’hébergement de nos grosses bases de données fonctionnant avec Oracle“, témoigne Jean-Emmanuel Josserand, directeur technique. Un problème qui pourrait être résolu par l’adoption de solutions mixtes comme le Database Server de SAP, qui permet, grâce à un partitionnement, de disposer sur un seul serveur de l’OS 390 DB2 pour gérer des teraoctets de données, et de Linux pour la gestion des applications front office. Reste que pour bien analyser ses besoins et intégrer correctement Linux dans l’environnement existant, il convient de faire appel aux spécialistes du marché. Par exemple, Alcôve s’est spécialisé dans la migration des installations Windows NT ou 2000 vers Linux.
2. Évaluer les économies d’échelles
Les bénéfices économiques d’une migration vers Linux se situent principalement au niveau du coût d’acquisition des licences, du déploiement et de la maintenance logicielle. Pénurie de spécialistes oblige, les coûts de formation se révèlent cependant 10 à 20 % plus élevés, en France, que sur les autres systèmes d’exploitation, indique IDC. De même si le coût d’acquisition des serveurs peut paraître très concurrentiel par rapport aux autres offres du marché, le retour sur investissement de ces configurations est plus difficile à apprécier car elles impliquent des paramétrages et des développements spécifiques des applicatifs. En dehors de la mise en ?”uvre d’une ferme de serveurs pour un environnement distribué, Linux n’apporterait donc pas réellement d’économies d’échelle.
3. Tester toujours et encore…
Il est indispensable d’isoler et de spécialiser quelques serveurs du système d’information pour expérimenter la solution Linux. Certaines sociétés comme IBM Global Services proposent aux entreprises la mise à disposition de leurs laboratoires pour comparer le comportement de serveurs exploitant Linux avec d’autres architectures techniques. Il existe en effet actuellement plus de 200 distributions de ce système d’exploitation, chacune ayant été validée au sein d’environnements. Les tests sont donc indispensables avant d’entamer tout déploiement.
4. Choisir entre serveur virtuel et clustering
Deux architectures permettent de répondre aux besoins des entreprises à la recherche d’excellents rapports coût/qualité avec Linux au sein d’environnements distribués. La première, le clustering, c’est-à-dire la mise en grappe de serveurs, s’impose de plus en plus comme une bonne alternative à l’achat de coûteux supercalculateurs. Ainsi, la société Alinka pro-pose des logiciels de clustering fonctionnant avec Linux, Alinka Raisin pour les architectures à hautes performances et Alinka Orange pour la haute disponibilité. La solution LVS d’Alcôve permet de mettre en place un système de clustering libre entre plusieurs serveurs à peu de frais. La deuxième architecture repose sur un serveur virtuel. IBM avec son offre eServer propose ainsi un puissant serveur (8 à 24 processeurs) qui autorise l’installation de centaines de serveurs virtuels en quelques minutes, dans une seule machine.
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