Passage obligé du bureau mobile, la carte PCMCIA GPRS

Depuis que les trois opérateurs GSM hexagonaux proposent du GPRS (General packet radio service) sur leurs antennes, les applications de transmission de données dans un contexte de mobilité se multiplient. Au départ, il fallait souvent
jongler avec un PDA dans une main ou un PC portable sur les genoux, et, dans l’autre main, un téléphone mobile incorporant la technologie GPRS et servant de modem d’accès au réseau. Trop peu pratique pour être réellement efficace,
d’autant qu’aux débuts du GPRS, les performances n’étaient pas obligatoirement au rendez-vous. L’arrivée des premières cartes au format PCMCIA intégrant un module GPRS a marqué un véritable progrès pour les utilisateurs
d’ordinateurs portables, qui disposaient ainsi d’un outil de travail offrant une surface d’affichage convenable.Depuis, la déferlante Wi-Fi dispute au GPRS l’accès au port PCMCIA, mais ce dernier conserve une longueur d’avance, en termes de couverture réseau et d’offres opérateurs nationales.

Les débits varient en fonction des cartes

L’intégration du Wi-Fi au c?”ur même des PC nomades, par la technologie Centrino, d’Intel, ou l’apparition de cartes bimodes GPRS-Wi-Fi (voire trimodes, avec l’UMTS) laissent même entrevoir une évolution.
Ces différents modes de communication pourraient bientôt se positionner plus en alliés qu’en concurrents, en proposant à l’usager de passer de l’un à l’autre, grâce à une fonction de roaming, selon la qualité de la
couverture radio ou du coût des transmissions.Pour l’heure, deux scénarios s’offrent à l’entreprise désireuse de doter sa force de vente ou ses équipes de terrain d’un PC communiquant via le GPRS : choisir une carte PCMCIA en vue d’une application
spécifique, mise en place par un intégrateur spécialisé qui déterminera les spécifications techniques ad hoc ; ou bien choisir dans les catalogues des opérateurs des applications clés en main, associées dans le même paquet à une carte qui sera par
définition imposée (et parfois bridée, notamment en mode voix). Pour constituer une offre attrayante, l’opérateur doit donc non seulement transporter des paquets de données avec un bon niveau de sécurité, mais aussi proposer des services qui
s’intègrent sur des PC non préconfigurés, tout en permettant le développement d’applications tierces. Ce type d’offre est généralement présenté comme étant un accès intranet mobile. La performance en terme de débit de
transmission est alors liée à la capacité du réseau (nombre de canaux ou de slots actifs sur une antenne), mais aussi aux spécifications propres à la carte modem. Dans la réalité, toutes les cartes n’assurent pas les mêmes débits. Ces
derniers sont définis par classes et par nombre de canaux actifs.Les classes A, B et C définissent la capacité des cartes modem et des téléphones mobiles à gérer simultanément ou non des communications voix et données, ou à émettre des SMS et des MMS. Quant aux classes 1 à 12, elles déterminent le
nombre de canaux utilisables par le service GPRS, en particulier sur une carte modem. Difficulté supplémentaire : le nombre de slots fonctionnant en émission et en réception ne s’additionne pas automatiquement en canaux actifs simultanés. En
d’autres termes, un module supportant deux canaux émetteurs, et autant à la réception, peut parfaitement être limité à seulement trois canaux actifs simultanés (au débit nominal théorique de 14,4 kbit/s). En France, les opérateurs
fournissent typiquement une capacité de quatre canaux en réception et deux canaux en émission, ce qui correspond à des produits de classe 10, avec cinq canaux actifs simultanément au maximum. Le niveau maximal étant la classe 12, (soit cinq canaux
actifs simultanés, quatre canaux en réception et quatre en émission).

La sécurité reste à un niveau basique

Par ailleurs, la sécurité est un argument de vente majeur pour les opérateurs vis-à-vis des entreprises, mais elle reste à un niveau générique, pour ne pas dire basique. Ce niveau peut cependant varier selon le mode d’accès
retenu ?” via l’internet public ou par un lien dédié ?” et va de la sécurisation avec tunneling IPSec à des procédures durcies et centralisées, associées à un plan d’adressage formalisé, à l’authentification par mot de
passe et serveur Radius, en complément de la carte SIM. Un niveau de sécurité élevé nécessitera l’intervention d’un intégrateur ou sa prise en charge par une structure spécialisée. Ainsi, Bouygues Telecom, par exemple, a pour
partenaire sécurité Ipelium, qui a choisi les pare-feu de Check Point Software et le contrôle d’intégrité de Trip-wire.Les opérateurs proposent des offres associant un service de base ?” l’accès à la messagerie de l’entreprise ainsi qu’à l’agenda et au répertoire personnel ?” et une carte modem PCMCIA
GPRS. D’autre produits, basés sur un PDA ou un terminal dédié comme BlackBerry, sont sur le même créneau applicatif. L’intérêt de la solution à base de PC portable est qu’elle semble plus appropriée à l’accès à un
intranet, car plus apte à accueillir des clients légers. Surtout, elle ouvre des perspectives avec l’association du GPRS et du Wi-Fi sur des formules d’abonnement commun avec report de temps de l’un sur l’autre. Le Wi-Fi
a un réel intérêt en terme de débit, mais il n’est pas présent partout. La prochaine étape, très attendue, sera le roaming automatique entre les deux réseaux.

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