La Hadopi ne laisse personne indifférent. Il y a ceux qui sont contre, ceux qui voudraient la faire évoluer et ceux qui en sont contents. Pascal Nègre, patron d’Universal Music France, veut rester fidèle à l’esprit de ce modèle qui veut éduquer par la sanction.
Dans un entretien aux Echos, il perçoit l’utilité de cette mesure qui, selon lui, a conduit 2,2 millions de personnes à quitter le peer to peer. « Et j’ajoute que personne n’est passé devant le juge. Ce n’est pas comme en Allemagne où il y a 70 000 personnes devant les tribunaux ! Car le principe de la Hadopi, c’est une pédagogie pour amener les gens à changer de pratique. On ne peut que se réjouir que ce soit un système qui fonctionne. »
« La Hadopi n’a pas un très grand avenir. »
Fonctionnera-t-il aussi longtemps que Pascal Nègre le souhaiterait ? Pas si sûr, car la Haute autorité a fait entrer le loup dans la bergerie à la grande satisfaction des opposants. En effet, le Sénat vient de nommer Didier Mathus au sein de ce comité. Or, le député de Saône-et-Loire est l’un des plus farouches adversaires de ce dispositif. Pascal Nègre espère « qu’une fois à l’intérieur, il en aura une vision différente ».
Il n’a donc pas entendu Didier Mathus déclarer récemment : « Je porterai mes idées au sein de cette institution qui pour moi n’a pas un très grand avenir. »
Pascal Nègre présume enfin que, n’ayant pas encore tranché sur le sujet, François Hollande pourrait ne pas supprimer cette loi s’il est élu à la fonction suprême. Hélas, l’abrogation de cette loi devient un argument électoral qui inquiète déjà les ayants-droits. Comme ils l’ont fait savoir dans un courrier au candidat PS, ils voient la Hadopi comme le seul bouclier qui protègera la culture et les auteurs. Le candidat abordera-t-il la licence globale comme une alternative plus efficace ?
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