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Pascal Nègre : « Apple doit 20 millions d’euros à la Copie Privée »

En 2013, les revenus de la Société civile des producteurs phonographique (SCPP) ont augmenté de 7%. Les résultats auraient pu être meilleurs si Apple avait payé son dû, évalué à 20 millions d’euros, à la Copie Privée.

La société civile des producteurs phonographique (SCPP) a communiqué ses résultats pour l’année 2013. Bien qu’encore provisoires, ces chiffres révèlent une progression de 7,7% pour atteindre 79,1 millions d’euros contre 73,4 millions en 2012. Pour son président, Pascal Nègre, c’est évidemment une bonne nouvelle qui s’explique notamment par la régularisation de deux redevables : Free et SFR.

En s’acquittant de leur dette, les deux opérateurs ont fait progresser ces revenus de 27% en seulement un an. Par contre, Pascal Nègre, qui est également président d’Universal Music France et vice-président d’Universal Music International, regrette un manque à gagner évalué à plus de 20 millions d’euros, celui d’Apple. Il s’agirait de la plus importante créance pour la Copie Privée. « Apple ne veut toujours pas payer pour l’iPad qu’il estime être un appareil professionnel, explique Pascal Nègre. Ils n’ont jamais payé et leur dette augmente. » Il a aussi indiqué que Nokia est également débiteur, mais « dans une moindre mesure », sans plus de précision.

Le président de la SCPP a également abordé la montée en puissance du streaming musical qui arrivera cette année à égalité avec le téléchargement. Pour lui, l’arrivée de la Fnac sur ce marché est une bonne nouvelle. « Nous avons besoin d’acteurs compétents. Leur offre à deux euros, c’est très malin. » Il espère désormais voir arriver d’autres acteurs de taille. TF1 ? Sa réponse a été laconique : « Ça se discute sans vraiment en discuter, mais en en discutant quand même », a-t-il lâché.

Il nuance tout de même l’audience de l’écoute en ligne par rapport au téléchargement et ses répercussions financières pour les artistes : « Le streaming est au téléchargement ce que le franc CFA est à l’euro. »

Tirs fournis sur le rapport Phéline

Lors de cette réunion, Pascal nègre est revenu sur le rapport Phéline qui a été remis à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, fin 2013. Cette mission visait à apporter de la clarté entre les différentes composantes du marché français de la musique afin d’enrichir la loi sur la création que prépare la ministre de la Culture.

Son opinion sur ce document est sans appel. D’ailleurs, la SCPP souscrit pleinement à l’analyse de Snep (Syndicat national de l’édition phonographique) qu’elle a publiquement taillé en pièce. Pour Pascal Nègre, « ce rapport est constitué d’erreurs et d’approximations. Il n’est pas objectif et, si la ministre de la Culture fait sa loi à partir de ce document, on peut vraiment commencer à s’inquiéter. »

Pascal Nègre reconnaît qu’au départ, ce projet était bienvenu. « C’est quand même la première fois qu’un ministre s’interroge sur les réalités économiques de l’industrie de la musique. Il faut reconnaître que c’est un système compliqué. Mais parler de tassement des revenus quand nous avons subi une perte de revenu de 60%, c’est se moquer du monde ! » Le rapport est-il destiné à justifier une partie de la future loi ? Pascal Nègre n’ose y croire.

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Pascal Samama