Rencontré à loccasion du salon Infosec, Pascal Lointier, vice-président du Clusif (Club de la sécurité des systèmes d’information français), se fait l’écho de réflexions qui ne sont échangées habituellement qu’en petit comité.Qu’est-ce qui vous fait douter de la véritable origine des courriers électroniques malfaisants ? Certains émettent l’hypothèse qu’il existe une corrélation entre les réunions du G8 et le déferlement des vers informatiques. Ainsi, ILoveYou a envahi les messageries quelques jours avant la réunion préparatoire du G8 à Paris sur la ” cybercriminalité “. Et l’attaque par saturation qui visait les ser- veurs de Yahoo! coïncidait avec le vote du budget du FBI au congrès américain.Ces attaques serviraient des objectifs supérieurs… Des Etats voudraient pouvoir faire des investigations dans le monde entier, sans tenir compte de la souveraineté de chaque pays. Juste après l’interpellation du Philippin qui serait à l’origine de ILoveYou – opération qui tenait plus du coup publicitaire que de la véritable arrestation -, nombre de commentaires ont mis en avant l’absence de législation informatique de l’Etat philippin pour expliquer la remise en liberté de l’internaute.Les éditeurs d’antivirus ont-ils une part de responsabilité dans ces attaques ? Si les éditeurs ne conçoivent pas eux-mêmes de virus informatiques, ils participent, en revanche, à leur médiatisation à outrance. Certains éditeurs ont profité d’une diffusion massive d’un vers informatique pour réussir leur entrée en BourseLes virus ne profitent pas qu’aux éditeursSi Pascal Lointier n’apporte aucun élément concret permettant d’identifier les auteurs des attaques en ligne, il a le mérite de montrer du doigt ses bénéficiaires. Les éditeurs d’antivirus sont, bien entendu, en première ligne. Mais les dégâts provoqués par ILoveYou servent aussi la politique des Etats-Unis. Ils militent pour la mise en place d’une ” cyberpolice “, quand la France préconise le renforcement des procédures de coopération entre Etats. Un Philippin arrêté, puis relâché faute d’accord international, contre une rumeur discréditant les services d’investigation américains, la balle est au centre.
CCo
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