Ce matin, Pascal Courtin part à Bordeaux. C’est exceptionnel ; il voyage en effet rarement en province dans le cadre de son travail. Il est convié, en tant qu’intervenant, à une conférence sur la sécurité informatique, au sein de
l’Ecole de la magistrature. Ses qualités pédagogiques, il les met en pratique une vingtaine de fois par an, quasi exclusivement en région parisienne.C’est en effet autour de la capitale que s’exerce la compétence territoriale de la Brigade d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information (Befti*
quatre ans.Il dispense également des cours aux étudiants de troisième cycle d’informatique ou de droit, dans des universités parisiennes ou à l’école de formation du Barreau de Paris. Parfois, des entreprises privées franciliennes lui demandent
de sensibiliser leur personnel.Dans le même registre, il reçoit des délégations étrangères de policiers. Notamment celles de pays de l’Est qui commencent à se doter de législations contre le piratage informatique.
La moitié des enquêtes de la Befti sont liées à internet
Il participe en outre aux réunions de chefs de services à la direction de la Police judiciaire (PJ), et effectue des bilans ponctuels avec son homologue de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de
l’information et de la communication (OCLCTIC qui a une compétence nationale) ou encore, avec des magistrats sur les affaires en cours. Il prend également part à des réunions pour la lutte contre la cybercriminalité.Toutefois, son activité principale consiste à contrôler le bon fonctionnement du service. Il vérifie, en effet, que les enquêtes ou la rédaction des procès-verbaux effectués par les membres de son équipe se déroulent conformément au
code de procédure pénale. 50 % des enquêtes de la Befti sont liées à internet.‘ La difficulté réside dans la nature internationale de la Toile et dans la complexité croissante des technologies, alors que la coopération internationale est encore balbutiante, explique Pascal Courtin.
Le rôle des fournisseurs d’accès à internet (FAI) s’avère donc capital pour nous. ‘ Il attend avec impatience la sortie du décret d’application de la loi sur la sécurité intérieure, qui devrait obliger les FAI à
conserver les données publiées sur internet pendant un an.Deux fois par an, certaines opérations mobilisent tout l’effectif de la Brigade. L’occasion, pour Pascal Courtin, de renouer avec le terrain. Il fait enfin office de directeur des ressources humaines en recevant, en moyenne chaque
semaine, un fonctionnaire désireux de travailler au sein de la Brigade.Le tiers de son équipe a été renouvelé en 2002. Les membres de la Befti peuvent, en effet, demander une mutation dans un commissariat de province ou dans d’autres services spécialisés de la police, tels les vingt services régionaux de
la PJ comportant chacun deux enquêteurs spécialisés en criminalité informatique. Quelques échanges s’effectuent également avec l’OCLCTIC.
Une équipe de vingt personnes
Dans son service, Pascal Courtin s’entoure, avant tout, de profils de policiers. L’essentiel des missions de terrain de la Brigade se déroulent en effet sur saisie des parquets, mais aussi à la demande d’entreprises (éditeurs) ou de
particuliers. Elle peut aussi s’auto-saisir lorsqu’elle constate des infractions sur internet. Sur les vingt membres de l’équipe ?” onze officiers de la Police judiciaire et neuf gardiens de la paix ?”, on ne recense que deux
titulaires d’un diplôme informatique. Les autres constituent des ‘ autodidactes passionnés ‘.(*) Créée en 1994, la Befti est rattachée à la sous-direction des affaires économiques et financières de la direction de la PJ (DPJ) de la préfecture de police de Paris. Elle est constituée de trois groupes d’enquêtes sur
les infractions liées à l’informatique et aux télécoms, et d’un groupe d’assistance technique aux autres services de la DPJ.
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