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Pas d’interdiction générale des apéros Facebook

Une réunion interministérielle s’est penchée sur le problème des rassemblements organisés par l’intermédiaire de Facebook. Rien n’est interdit mais les organisateurs ont des responsabilités.

Interdira, interdira pas ? C’est la question qui trottait dans la tête de pas mal de monde, mercredi 19 mai 2010, notamment parmi les usagers de Facebook. Car une réunion interministérielle sur les « apéros Facebook » était organisée au ministère de l’Intérieur avec la secrétaire d’Etat au Développement de l’économie numérique, Nathalie Kociusko-Morizet, et le ministre de la Jeunesse et des solidarités actives, Marc-Philippe Daubresse.

Finalement, il n’y aura pas d’interdiction systématique de ces rassemblements organisés par l’intermédiaire du réseau social. Mais les préfectures gardent toute latitude pour le faire au cas par cas, comme le permet la loi.

Cette réunion s’inscrit dans un contexte où ces manifestations se multiplient. Et ces derniers temps, les préfectures et les municipalités en ont justement beaucoup interdites, pas toujours avec succès d’ailleurs. Jusqu’au drame la semaine dernière, à Nantes : la mort d’un jeune homme de 21 ans dans le cadre d’un « apéro Facebook » ayant rassemblé autour de 9 000 personnes. Cette manifestation s’est par ailleurs soldée par 41 gardes à vue et 57 hospitalisations. Résultat, le ministère de l’Intérieur a estimé qu’il fallait mettre les choses au point.

En fait, dans son communiqué publié ce jeudi matin, il semble ne pas vouloir dramatiser le phénomène. Il reconnaît ainsi que, sur 58 rassemblements du genre recensés et « jusqu’au décès d’un jeune homme en marge d’un apéro géant à Nantes, le 13 mai, ces événements faussement spontanés s’étaient bien déroulés ». Le ministère annonce donc qu’« une interdiction générale n’est ni souhaitée ni envisagée ».

Autorisation de la préfecture

En revanche, il tient à rappeler qu’il existe des règles prévues par la loi concernant les rassemblements sur la voie publique. La première étant une autorisation obligatoire de la préfecture. Celle-ci dépend de plusieurs critères, comme « la taille et la nature de l’événement, le lieu choisi, la disponibilité des moyens, l’implication des différents acteurs et la bonne collaboration avec les élus locaux concernés », explique le ministère de l’Intérieur.

Facebook ou pas, les organisateurs doivent s’identifier auprès des autorités, déposer une déclaration préalable en préfecture, veiller à respecter l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs et prévoir des « actions de prévention et de sensibilisation aux risques ».

Le ministère se montre plus ferme quand il précise qu’en cas de débordement ou de manifestation illégale, « tout serait mis en œuvre pour dissuader et rechercher les responsables qui appellent à ces rassemblements sur Facebook » et « en tant que besoin par voie de réquisition judiciaire ». En cas de problème, les coûts que la collectivité aurait à subir (dégradations, violences, etc.) seront mis à la charge de ces mêmes organisateurs.

On va en tout cas pouvoir vérifier ce qu’il en est assez vite : ce vendredi, à 19 heures, un « apéro Facebook » est prévu à Alençon, dans l’Orne. Selon Ouest-France, déjà 1 600 personnes se sont inscrites au groupe Facebook consacré à l’événement. L’organisateur a été convoqué mercredi par la préfecture pour se faire rappeler ses responsabilités. Pour l’heure, rien n’est interdit.

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Arnaud Devillard