Le secteur des sites d’emploi est encore en période d’amorçage. Entre septembre 1999 et septembre 2000, leurs dépenses publicitaires devraient être comprises entre 180 et 200 millions de francs, soit bien plus que les 35 à 40 millions de francs de revenus qu’ils engrangeront probablement sur la même période ces sites. Et en 2003, ce chiffre devrait monter à 200 millions. D’ici là, le marché subira un certain nombre de transformations. C’est le premier enseignement de l’étude ” Le recrutement sur Internet, attente et pratique des entreprises françaises “, à paraître début avril aux éditions @Jour (filiale du Groupe Tests, éditeur de 01net.com).Premier constat : on assiste à une multiplication de site généralistes, dont aucun à ce jour ne se détache nettement du lot en termes de pénétration du marché. Ainsi, selon la dernière étude de profiling des audiences de sites Internet, réalisée par Ipsos-Médiangles en décembre 1999, aucun site emploi ne dépasse 7 % d’audience sur la cible des internautes français, très loin derrière les audiences des grands portails, tels Yahoo.fr affichant une pénétration de 62,9 % et Voilà dont l’indice est de 34,7 %.Les sites d’emploi les mieux placés se côtoient dans une fourchette de 2 % ( Monster) à 6,9 % ( Cadres Online et Cadremploi), les sites institutionnels ( Apec et ANPE) se plaçant en position médianne. Cette mêlée quelque peu confuse ?” les éléments réels de différenciation des offres étant occultés par la force de frappe publicitaire des acteurs les plus agressifs ?” devrait d’ailleurs s’enrichir entre 2000 et fin 2002 de nouveaux venus. Stepstone, Jobshark, HotJobs, Reed Elsevier et Wolters Kluwer pourraient tenter leur chance l’an prochain en s’appuyant sur leurs fortes positions sur le marché français de l’édition professionnelle.
Beaucoup d’appelés et peu d’élus
Ce rush vers le marché français en laissera beaucoup sur le carreau. Si les sites institutionnels, malgré leur faible réactivité au marché, ont de bonnes chances de survivre en raison de leur profil ” service public ” ; il n’y a pas de place en France pour plus de deux à trois grands sites commerciaux généralistes.Le marché de l’annonce dans la presse a été en France en 1999 de l’ordre de 1,3 milliard de francs pour le recrutement de cadres. Si on fait l’hypothèse, calquée sur la situation américaine, qu’en quatre ans, le marché des sites emplois représentera entre 10 et 15 % du marché de l’annonce presse, soit entre 200 et 300 millions de francs, il n’y a pas de quoi faire vivre la dizaine de ” .coms ” qui tentent actuellement leur chance en France.De plus, les sites couplés avec les supports presse ont, à court terme, de bons atouts : volume d’annonces atteignant d’emblée une masse critique susceptible d’attirer l’audience ; force de frappe promotionnelle des supports de presse auxquels ils sont adossés. Le modèle du couplage a fait ses armes aux Etats-Unis où CareerPath, émanation d’un consortium de supports de presse, figure parmi les trois premiers sites d’emploi, avec 350 000 annonces et 600 000 CV en réserve. Or, la clientèle percevant l’offre d’annonce emploi presse comme chère et peu concurrentielle, n’y adhérera pas éternellement.Le deuxième problème de la presse est que les atouts réels du recrutement sur Internet ne seront pas localisés là où intervient aujourd’hui la presse : dans la diffusion des annonces de recrutement. Les plus gros marchés du recrutement Internet se situent dans le back office et ses outils de productivité internet : outils logiciels dautomatisation du workflow de recrutement, gestion de bases de données-vivier de cibles de recrutement potentielles, agents de ” chasse ” sur le Net.
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