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” Pas de formule miracle pour les médiocres “

Comme tout événement surévalué, il fallait un jour ou l’autre que la nouvelle économie subisse un retour de manivelle. Est-elle pour autant un feu de paille…

Comme tout événement surévalué, il fallait un jour ou l’autre que la nouvelle économie subisse un retour de manivelle. Est-elle pour autant un feu de paille ? Pas tout à fait. Prenons l’exemple d’Amazon.com. Si la compagnie n’est pas profitable, elle n’en a pas moins un chiffre d’affaires fort respectable et plus de vingt-cinq millions de clients, grandement fidélisés. Et si elle a englouti tant de millions, c’est parce que le mot d’ordre était GBF ! (“Get big fast !”). Maintenant que la Bourse exige des résultats, Jeff Bezos, son PDG, a introduit des pratiques datant de l'” ancienne ” économie : le mot d’ordre est désormais la rentabilité, et la compagnie a licencié 2 % du personnel. On parle déjà de ” nouvelle nouvelle économie ” : la nouvelle économie nouvelle formule, rentable ce coup-ci.Internet a-t-il changé les règles du jeu ? Les anciennes règles sont- elles immuables ? Un peu des deux. Soit, Amazon. com a dû dépenser des sommes énormes pour grossir. Mais les investissements sont ridicules face à ce qu’a dû coûter l’armée de mégalibrairies de Barnes & Noble. Et puis, acquérir vingt-cinq millions de clients en si peu de temps relève de l’exploit.Certaines règles, cependant, ne changent pas. Ancienne ou nouvelle économie, le marché ne s’intéresse qu’à une chose : la profitabilité – à court ou long terme. Autre facteur inchangé : l’importance de la relation client.Or, la société de Jeff Bezos a, dès le début, mis l’emphase dessus. Et elle s’est toujours surpassée pour rendre son site encore plus pratique. Sa seule limite est d’être cantonnée à internet. Car lorsqu’un client achète un livre sur le web, ce n’est pas parce qu’il veut acheter en ligne, mais parce qu’il veut acheter un livre. Barnes & Noble pourrait, s’il le voulait, offrir une offre mixte magasin/internet. Ce que les Anglo-Saxons appellent “click & mortar “. Ce modèle permettrait au client de retourner en magasin des ouvrages achetés sur le web. Mais Barnes & Noble voit plus les problèmes organisationnels que les avantages pour le client. Avantages qu’Amazon. com pourrait difficilement offrir. Donc, Jeff Bezos peut encore dormir sur ses deux oreilles.

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