Omniprésent J2M. Il y a encore quelques semaines, le patron de Vivendi Universal ne se donnait guère le temps de souffler. Détaillant sa nouvelle vie new-yorkaise dans Paris Match, laissant deux ans au management de CanalPlus dans La Tribune ou encore répondant à un article dans Le Nouvel Obs, Magic Messier semblait doué d’ubiquité.À New York, en février, il publie une lettre ouverte sur le site de Vivendi Universal. À Paris, après les Victoires de la Musique, il veut écrire au chanteur du groupe Noir Désir. Le staccato de ses acquisitions amplifie le rythme de ses interventions : en juin 2001, il rachète Houghton Mifflin (2,2 milliards de dollars ?” ,5 milliards d’euros), six mois après, il s’attaque à USA Networks (10,3 milliards de dollars) et quelques semaines plus tard, il investit 1,5 milliard de dollars dans Echo Star.Mais cette sarabande paraît être aujourd’hui incontrôlable. Les marchés financiers sont en proie au doute. La vente de certains actifs, comme Elektrim, semble se faire au rabais. Les incertitudes stratégiques s’accumulent. Et alors que la glissade de l’action de Vivendi n’en finit pas, Jean-Marie Messier a choisi de se taire. Trop tard ?Le Paris des affaires et de la politique bruisse de rumeurs délétères. Les filiales tanguent. Entre CanalPlus et Vivendi Universal, un mur de méfiance s’élève. Les cadres dirigeants de Vivendi Environnement s’interrogent. Les négociations les plus secrètes sur la vente de la presse professionnelle se retrouvent à la Une des journaux économiques. Les conversations les plus discrètes entre Messier et certains de ses pairs sont relatées aux journalistes.Ajoutant encore à la confusion, deux analystes du Crédit lyonnais s’interrogent ouvertement sur un départ du président de Vivendi Universal. À quelques jours de l’assemblée générale, le groupe, comme ses actionnaires, a moins besoin dun art consommé de la communication que de confiance. Beau challenge pour le manager Messier !* Directeur de la rédaction
du Nouvel Hebdo
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