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Paris : une question de mètres carrés

Dans la capitale, l’immobilier est le seul outil d’intervention publique en faveur des start-up. Mais ce levier économique est loin d’être une baguette magique.

Avec 1800 entreprises et pas moins de 40 000 emplois, la filière parisienne du net commence à se faire sentir sur le plan économique. Au point de constituer une base électorale bien identifiée. Les principaux candidats ne s’y sont pas trompés.C’est Philippe Seguin qui a ouvert la marche, repris en écho par Bertrand Delanoë et Yves Contassot : ” La ville de Paris doit intervenir pour faciliter l’implantation des entreprises liées aux nouvelles technologies, par une aide financière réduisant le coût de l’immobilier, par la fourniture de l’accès internet à haut débit et des exemptions d’impôts locaux “, expliquait le candidat RPR en janvier dernier.Dans l’entourage de Jean Tiberi, on estime que ce discours relève d’abord de la joute électorale. En effet, ” l’exemption de taxes doit être générale et impersonnelle. De surcroît, l’outil fiscal a été largement confisqué par l’administration centrale “, commente un haut responsable de la mairie.Dès lors, la seule marge de man?”uvre, au regard des compétences actuelles de la municipalité, réside dans l’adaptation de la gestion du parc immobilier aux besoins des entreprises innovantes.Premier exemple de cette évolution : l’incubateur Paris Innovation, créé en 1998 par la mairie de Paris et la Chambre de commerce et d’industrie. A ce jour, cette association loi 1901 a piloté 30 projets d’entreprise. Elle a essaimé en donnant naissance à des relais de développement pour les jeunes pousses, comme la pépinière Cybervillage, installée dans le 19e arrondissement.” Les entreprises du secteur ont besoin de locaux modulables, connectés, sans engagements financiers pesants. Nous leur proposons des loyers modérés, avec des baux précaires sans caution “, explique Jean Porcin, chef de projet chez Paris Innovation. Et de préciser : ” A notre offre immobilière s’ajoute une liaison haut débit et un bon carnet d’adresses pour le suivi de projet. “La municipalité s’est aussi attelée à la reconversion de locaux, concédés quasi gratuitement à des investisseurs privés. Charge à eux de sélectionner les entreprises reconnues d’utilité publique.Mais cette réaffectation bute sur les règles d’urbanisme, qui interdisent à la mairie d’accueillir dans ces locaux des entreprises du tertiaire. ” Nous jouons sur les mots pour faire entrer le plus grand nombre de start-up dans la catégorie industrielle. Mais nous ne touchons que le tiers de la cible “, reconnaît-on à la Direction du développement de l’économie et de l’emploi (DDEE).Reste les projets de technopoles, comme les 400 000 m2 du projet Paris Rive Gauche. Mais dans ce domaine, ” la véritable mission de la municipalité consiste plutôt à susciter l’offre immobilière privée “, note encore la DDEE.Favoriser la croissance des entreprises du secteur se résume aujourd’hui à ces quelques initiatives de proximité. Cest à se demander si Paris et ses soupirants ont pris la mesure des retombées de la net économie.

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SF