Modérer la surenchère des équipements numériques. Privilégier le connexion filaire par rapport au Wi-Fi dans les bâtiments publics. Limiter l’usage des téléphones portables à l’école et au collège mais aussi dans les transports en commun. Voilà quelques exemples des recommandations qui ont été faites à la Ville de Paris à l’issue d’une conférence citoyenne regroupant une vingtaine de Parisiens.
Intitulée « Ondes, santé, société », cette conférence a été décidée par la Ville de Paris elle-même pour l’aider à « encadrer et orienter le déploiement et les usages des technologies hertziennes à Paris », indique un communiqué de la municipalité.
Plus largement, cette initiative fait écho aux inquiétudes exprimées à l’occasion de plusieurs affaires judiciaires impliquant les antennes-relais de téléphonie mobile et, concernant particulièrement Paris, de la polémique récurrente sur l’équipement des bibliothèques en connexions Wi-Fi.
Ce panel de Parisiens, encadré par un comité d’organisation de cinq personnes compétentes en matière scientifique, sociologique et sanitaire, a donc rendu dix recommandations. La tendance qui se dégage est claire : limiter le sans-fil dans les espaces publics, les transports et les administrations.
Aucune valeur juridique
La conférence veut particulièrement encadrer les usages impliquant les enfants et les adolescents en empêchant l’implantation d’antennes-relais à proximité des établissements scolaires. Une distance minimale d’une centaine de mètres est avancée. En parallèle, une interdiction de l’usage des mobiles (mais pas de leur possession) au collège est proposée, assortie d’une sanction pour les élèves qui l’enfreindraient.
Plusieurs mesures sont également envisagées pour limiter les « émissions d’ondes électromagnétiques » dans le métro et le RER. Partant du principe qu’« il n’y a pas de consensus au niveau de la santé » et que « le risque zéro n’existe pas », la conférence citoyenne préconise la création d’une structure de contrôle par la Ville de Paris. Elle serait chargée de mesurer les niveaux d’ondes, de communiquer sur le sujet auprès des Parisiens, d’avertir de l’implantation d’antennes-relais, de faire connaître les constats d’infractions, d’alerter la justice.
Au bout du compte, le ton et la teneur de ces recommandations sont donc assez sévères. « Nous craignions le bilan de cette conférence, mais, finalement, les résultats vont totalement dans notre sens », se réjouit Marie-Claude Semel, du Supap-FSU, syndicat qui milite contre le Wi-Fi dans les bibliothèques parisiennes.
Il reste que ces recommandations n’ont aucun pouvoir contraignant ni valeur juridique. Seulement, maintenant, la Ville est alertée des inquiétudes et des souhaits de ses habitants. « Et on ne pourra plus dire que nous sommes des agités », ajoute Marie-Claude Semel. Dans un communiqué publié aujourd’hui, le Supap-FSU demande que la Mairie de Paris suive les recommandations de la conférence et désactive le Wi-Fi dans ses espaces publics.
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