Netvalue se trouve à nouveau sous les feux des projecteurs. Entreprise emblématique de la nouvelle économie au début 2000, la société spécialisée dans la mesure d’audience sur Internet vient de conclure avec son homologue américain comScore Networks un “accord exclusif, industriel et commercial, au niveau mondial”.Les deux sociétés s’engagent à distribuer leurs produits respectifs sur l’ensemble des territoires sur lesquels elles opèrent déjà. L’Américain se chargera de son pré carré national, tandis le Français, présent dans quinze pays, s’attellera à distribuer leurs produits et services en Europe et en Asie.
Bon accueil de la part des investisseurs
Même si elle était connue depuis fin mars, l’alliance transatlantique a été très bien accueillie par les investisseurs.L’action Netvalue a grimpé de 32,4 % sur le Nouveau Marché le jour de l’annonce officielle, début mai. Mais le titre avait déjà gagné 46 % au cours des deux précédentes séances et s’adjuge en tout 112,5 % depuis son plancher historique atteint le 24 avril dernier. Toutefois, en dépit de ce spectaculaire rebond, l’action ne coûte que… 3,23 euros !Car Netvalue est, depuis quelques mois déjà, ce que les courtiers anglo-saxons appellent une“penny stock “, une valeur de quatre sous sur laquelle il est aisé de spéculer à peu de frais.
Un grand groupe pour financer les investissements
Or, depuis la fin 2000, la rumeur veut, dans les salles de marché, que l’entreprise créée en 1998 s’adosse prochainement à un grand groupe propre à financer son développement.En janvier dernier déjà, l’action avait gagné 71,4 % en moins de trois semaines dans l’attente d’une alliance capitalistique. Las, le partenaire potentiel, que certains traders attendent encore, ne s’est pas dévoilé et le titre s’est écroulé, cédant 31,13 % depuis le début de l’année. Depuis son sommet historique de la fin janvier 2000 (111,3 euros), il a plongé de 97 % .Sur l’exercice 2000, la société a déçu ses actionnaires avec une perte de 20,7 millions d’euros, contre une perte pro forma de 5,5 millions en 1999. Au premier trimestre 2001, les ventes se sont avérées inférieures de 1,3 million d’euros aux projections initiales.
Des engagements difficiles à tenir
Il est, dans ce contexte, légitime de se demander si l’entreprise sera à même de respecter ses engagements, à savoir une marge nette de 20 % en 2002 pour une activité de 315 millions d’euros.Certains observateurs s’interrogent aussi sur l’opportunité de la présence de trois acteurs en France (Netvalue, MMXI Europe et Médiamétrie eRatings) sur une niche de marché si segmentée.
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