Mis en place l’an dernier pour remplacer un système qui faisait intervenir le tirage au sort, Parcoursup est critiqué sur son manque de transparence et soupçonné d’alimenter des discriminations.
Dans un communiqué, publié lundi 21 janvier, Jacques Toubon recommande ainsi « de rendre publics les critères précis à partir desquels les universités choisissent les bacheliers et les étudiants en réorientation dans chacune de leurs formations » pour « assurer la transparence de la procédure et permettre aux candidats d’effectuer leurs choix en toute connaissance de cause ». En clair : que tout le monde ait le même niveau d’information pour garantir l’égalité entre les candidats.
Un processus opaque et discriminatoire
Le Défenseur des droits avait été saisi du sujet par plusieurs syndicats étudiants et enseignants, ainsi que le sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias, et de Stéphane Troussel (PS), le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis (93). Ils se sont réjouis des préconisations de Jacques Toubon :
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, nous donne raison et reconnaît le caractère discriminatoire de certaines dispositions de #Parcoursup. pic.twitter.com/5ayDSWOt7Z
— Sénateurs CRCE (@senateursCRCE) January 21, 2019
Le Défenseur a également appelé à davantage de mixité sociale dans l’enseignement supérieur, notamment concernant les quotas de mobilité et de boursiers.
« Les mobilités choisies par les candidats ne doivent pas être entravées par des obstacles géographiques ou sociaux. »
Pendant son enquête, il n’a toutefois recensé qu’une université parisienne ayant utilisé un « paramétrage fixe valorisant les lycées parisiens », mais il regrette que « la majorité des établissements universitaires sollicités n’aient pas fourni les éléments demandés concernant les modalités de traitement des candidatures ».
Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur avait déjà répondu dans les faits à cette critique en annonçant, le 16 janvier, la désectorisation totale de l’Île-de-France. Ce mardi 22 janvier, Frédérique Vidal réaffirme sa volonté de lever les « freins » identifiés .
Nous considérons désormais la région @iledefrance comme une seule et même académie. Cette année, @AcCreteil, @acversailles, @Academie_Paris c’est comme une grosse académie, ce qui favorise la mobilité. #4V pic.twitter.com/rUOXvR7ffc
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) January 22, 2019
Le Défenseur met néanmoins en garde. Une telle mesure ne doit pas aboutir à « accroître la concentration des meilleurs candidats dans les établissements les plus réputés au détriment des autres ». Elle ne doit pas non plus défavoriser les universités de la petite couronne francilienne, dans le cadre d’une « fuite des meilleurs bacheliers vers les universités parisiennes ».
A terme, des dossiers anonymisés ?
De manière générale, « le recours au critère du lycée d’origine pour départager les candidats peut être assimilé à une pratique discriminatoire s’il aboutit à exclure des candidats sur ce fondement », a-t-il insisté.
Face à ce constat, Jacques Toubon s’est dit « favorable à l’idée d’anonymiser les candidatures déposées dans Parcoursup afin que le lieu de résidence ne soit pas visible. »
Pour le reste, la ministre de l’Enseignement supérieur a deux mois pour répondre à ses recommandations.
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