Voilà quelques semaines que le semi remorque électrique de Tesla est sur les routes et les soucis ne cessent de s’accumuler. Pannes, Semi immobilisés sur le bas côté, rappel de la NHTSA, l’organisme en charge de la sécurité routière aux États-Unis, rien n’aura été épargné au camion électrique de Tesla. Surtout pas les moqueries qui se répandent à mesure que les images de ses déboires circulent. Bien entendu, il est trop tôt pour faire un bilan de la commercialisation du Semi, mais les premiers indicateurs sont assez inquiétants et le début de carrière de ce véhicule dit « révolutionnaire » ressemble à un calvaire. Pourquoi les Semi tombent-ils en panne ? Est-ce grave ? Tesla est-il en mesure de corriger les soucis ? En d’autres termes, l’avenir du Semi est-il menacé ?
De quoi le Semi souffre-t-il ?
Les déboires du poids lourd électrique de Tesla ont débuté tôt cette année. Très scrutée, la marque a déploré pas moins de huit pannes largement relayées sur les réseaux sociaux. À chaque fois, les mêmes images : celle d’un Semi à l’arrêt sur le bas côté d’une route et une autre encore moins glorieuse dans laquelle le véhicule pachydermique de Tesla se fait remorquer comme une vulgaire épave.
🚨 NEWS: the Tesla Semi rollout has been a “disaster” — despite the small number of Tesla Semi’s delivered, they’ve already had to be towed 8 times (!) to date, this most recent failure happening today: pic.twitter.com/Nnw6b2fXeg
— LeGate🤠 (@williamlegate) March 12, 2023
Documentées, mais surtout moquées, les pannes du Semi n’ont pour l’instant donné lieu à aucun commentaire officiel, ni de la part du constructeur, ni de celle de ses clients à l’image de PepsiCo ou Frito-Lay. Néanmoins, une source interne aurait confié à Teslarati, un site spécialisé dans l’actualité de la marque californienne, les raisons probables des pannes. Il s’agirait d’un souci d’ordre logiciel qui affecte l’OS des Semi. « Les conducteurs se garent sur le bas-côté à titre de précaution : l’instrumentation numérique clignote et s’éteint même parfois totalement et ils ne savent pas quoi faire ensuite, donc ils demandent à être remorqués », affirme le site.
N’ayant plus accès à des informations aussi essentielles que la vitesse, l’autonomie restante ou la navigation, les conducteurs des poids lourds concernés préféreraient ne prendre aucun risque et opter pour un dépannage.
Pour Tesla, même si elles ne contribuent pas à la bonne image du Semi, ces pannes seraient plus simples à gérer qu’un souci d’ordre mécanique ou lié à la batterie. En attendant, les huit Semi victimes de ce souci ont tous été acheminés sur le site de Lathrop, en Californie, là même où se trouve la Megafactory de Tesla. Ce site disposerait des outils nécessaires au diagnostic des Semi et sans doute des ressources nécessaires pour réparer la panne.
Un rappel qui tombe mal
Quelques véhicules en panne, surtout dans un premier lot sorti des lignes de production, cela aurait pu être qualifié d’erreur acceptable pour un constructeur se lançant dans un nouveau segment. Malheureusement pour Tesla, ce n’est pas le seul déboire auquel a dû faire face son Semi au cours de ses trois premiers mois de vie. Fin mars, la NHTSA, l’organisme fédéral en charge de la sécurité routière, a émis un rappel sur 35 Semi en raison d’un risque de roulis lié à une défaillance des freins d’urgence.
Ce rappel touche les camions qui ont été produits entre le 30 novembre 2022 et le 28 février 2023. Selon le rapport de la NHTSA, « le frein de stationnement du véhicule pourrait ne pas s’engager en raison d’une fuite d’air ». Et l’organisme de préciser : « Si les freins de stationnement ne sont pas enclenchés alors que le conducteur s’attend à ce qu’ils le soient et que le conducteur relâche les freins de service, le véhicule peut se déplacer involontairement, ce qui augmente le risque d’accident ».
À ce stade, une précision s’impose : c’est Tesla qui est à l’origine du signalement concernant ce problème. Le constructeur a commencé à enquêter sur ce souci mi-février avant de déposer un rappel volontaire le 17 mars. Selon la procédure standard, cette note a ensuite été transmise à l’organisme de régulation qui a officialisé le rappel. Le 24 mars, Tesla, dans la seule communication officielle concernant ce souci, a déclaré que ce problème n’avait entraîné ni accident ni blessure parmi la flotte de véhicules en circulation. Le constructeur s’est par ailleurs engagé à remplacer sans frais la valve de frein de stationnement.
La voie délicate des pionniers
Comme pour ses voitures électriques, Tesla est un pionnier dans l’industrie des poids lourds électriques. Dans cette position d’ouvreur, il n’est pas rare d’essuyer les plâtres, mais compte tenu du temps de développement accordé à l’élaboration du Semi et du savoir-faire acquis grâce aux Model 3 et autres Model Y, il était permis d’espérer que le lancement du camion se ferait sans accroc.
Évoqué pour la première fois en même temps que le Master Plan d’Elon Musk en 2016, avant d’être officialisé l’année suivante, le Semi bénéficie de la même technologie que les voitures grand public de la marque. Concrètement, la chaîne de traction est composée de trois moteurs électriques selon un standard déjà effectif sur la Model S Plaid. Quant à la batterie, sa capacité record de 900 kWh n’a pas d’équivalent dans l’automobile classique, mais elle repose sur la même technologie que celle des autres véhicules du Californien, à l’exception notable qu’il s’agit d’une architecture 1 000 V.
Le flou général autour des Semi
Les déboires du Semi auraient sans doute eu moins de retentissement si la communication de Tesla autour de son camion avait été plus transparente. Que ce soit pour le souci logiciel ou pour celui du frein de stationnement, il est impossible de savoir quel est le pourcentage de Semi touchés. Et pour cause, jusqu’ici, Tesla a soigneusement évité de communiquer sur le nombre de camions sortis de son usine.
En janvier, l’entreprise d’Elon Musk a bien publié un rapport de livraison de fin de trimestre… sans préciser le nombre de véhicules concernés. De son côté, CNBC, un média américain, croit savoir qu’en février, PepsiCo, le premier client de Tesla sur les Semi avait reçu 35 des 100 camions qu’il avait commandés.
L’effet Tesla
Ces déboires auraient-ils eu autant d’écho s’ils avaient touché un autre constructeur que Tesla ? Il est permis d’en douter tant la firme d’Elon Musk concentre l’attention… et les crispations. Pour autant, les soucis du Semi sont réels et bien documentés. Ce lancement perturbé n’empêche pas Tesla de garder le cap qu’il s’est fixé. Le constructeur a confirmé l’expansion de sa Gigafactory dans le Nevada en vue d’augmenter les capacités de production du Semi. Coût de l’opération : 3,5 milliards de dollars.
La firme prévoit également d’installer des « Megachargers », ses bornes ultra-puissantes conçues pour le Semi, sur les sites de ses premiers clients, PepsiCo et Frito-Lay. Néanmoins, Tesla aurait également prévu de ralentir les livraisons à destination de ses autres clients tels qu’Amazon ou Wallmart, en attendant de faire la lumière sur les soucis du Semi.
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Rien que de très normal pour un produit aussi novateur
Les camions électriques existaient avant ce Teslasemi…
Avoir autant de pannes sur un si faible nombre de camions sur les routes, c’est qu’il s’agit de versions béta… comme d’hab Tesla prend ses clients pour des testeurs.
Tout client est quelque part un testeur, car c’est le client qui fait remonter les informations pour que les ingénieurs fassent les retouches là où c’est nécessaire, celà existe dans tous les domaines.
Problème logiciel, pas grave, c’est à priori facile à résoudre, y compris sans retour à l’atelier.
Pour les problèmes de circuit d’air, ce n’est pas complétement étonnant, c’est une nouveauté pour Tesla, les voitures n’en ayant pas.
Sans être fan du tout de la marque, ces soucis ne me choquent pas outre mesure.
En gestion de projet de développement produit, il y a une phase qui s’appelle “validation”. C’est à dire qu’on reproduit les “user cases” pour vérifier la tenue du produit en usage général et faire les modifications nécessaires sur les points de faiblesse. Cependant ces phases sont longues et coûteuses mais surtout non exhaustives car on passe à côté de pas mal de choses. De fait, en contrat avec des gros clients, on fait ce qu’on appelle un “field test” cad qu’on leur confie des produits pour les utiliser comme ils le feraient normalement et remonter tout les pb rencontrés.
Alors en se renseignant un peu on sait que c’est ce qui se passe avec Pepsi qui “dévermine” le produit. Qu’il y ait des pb n’est pas surprenant et c’est même positif car ces soucis identifiés et résolus ne se retrouveront pas en clientèle plus tard quand la diffusion sera à grande échelle. Le pb ici est que c’est Tesla et que faisant de la sorte il met en lumière des soucis de jeunesse qui font les choux gras des médias.
Voilà c’était juste pour remettre en perspective la façon de présenter des faits au grand public sans plus de précision…