‘ Deux fois en un mois, cela commence à faire beaucoup. Nous allons demander un audit indépendant. ‘ Pour Sébastien Remijy, directeur commercial de Power-Heberg, client de
l’hébergeur Redbus depuis trois ans, la panne de fin mars est celle de trop.Chez Influe (spécialiste EDI), on estime être passé à deux doigts du drame. ‘ Si cette panne était survenue en semaine, cela aurait été catastrophique ‘, affirme Jean-Marc Aubin,
responsable technique d’Influe. En effet, en installant ses 80 serveurs chez Redbus, la société lui a confié 25 % de son chiffre d’affaires.Au-delà de la panne, c’est le manque de transparence de Redbus qui irrite. ‘ Il n’y a pas eu de communication. Aucune transparence ‘, lance Jean-Marc Aubin. Certains clients
ont préféré déménager leurs serveurs dans la nuit pour les installer dans un autre centre.
Les serveurs-lames pointés du doigt
Stéphane Duproz, le directeur général de Redbus France, comprend la déception, voire la colère de ses clients. ‘ Nous ne pouvons plus aujourd’hui garantir une disponibilité de 100 %. Nous continuerons
de proposer une qualité de service à 100 %. Et si cela se reproduit, nous paierons encore les pénalités prévues. ‘Pour les audits externes, Redbus promet de jouer la transparence : ‘ Nous sommes là pour servir nos clients. Mais nous ne pourrons pas recevoir 50 demandes d’audit différentes. Ce serait trop
compliqué ‘, déclare le directeur général, visiblement fatigué par la tension de ces derniers jours.Selon lui, de nombreux centres de données nécessitent des aménagements. Notamment en raison des serveurs-lames qui se montrent beaucoup plus délicats et gourmands en matière d’alimentation électrique. Un avis que partage en
partie Fabrice Coquio, le directeur général du concurrent Interxion France. ‘ La panne du week-end dernier va obliger le secteur à se professionnaliser ! Il ne faut pas vendre plus que ce dont on dispose. Surtout
s’agissant de la puissance électrique, assure-t-il. Pour faire face aux nouvelles demandes ?” en particulier à celles des clients équipés de serveurs-lames ?”, nous lançons la construction d’un
troisième centre à Saint-Denis. Il sera destiné à la haute densité. ‘La récente panne de Redbus a concerné principalement l’accès aux sites internet. Mais, peu à peu, ce sont les entreprises qui risquent de pâtir des manquements des hébergeurs. Il y a deux ans, Interxion réalisait 95 % de son
chiffre d’affaires avec les opérateurs et les fournisseurs d’accès. Cette clientèle, en 2006, ne représentera plus que 40 % ?” avant tout des banques ou des infogérants.Selon Telehouse, un autre hébergeur indépendant, les sociétés n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers l’hébergement, car elles seront de moins en moins capables d’alimenter elles-mêmes les nouvelles
races de serveurs. De même, ‘ les entreprises ne sont ni des agents immobiliers ni des experts en sécurité incendie ‘, affirme encore Telehouse dans un document intitulé ‘ Les
sept raisons de faire appel à un centre de données externalisé ‘.
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