Première publication le 30/08/2001Les cabinets d’analystes promettent aux ASP (Application Service Provider) des taux de croissance à faire pâlir d’envie bien d’autres secteurs technologiques. Si les Etats-Unis sont et resteront le premier marché pour l’ASP, l’Europe devrait néanmoins bénéficier d’un taux de croissance annuel moyen de 128 %.Ce qui porterait le marché européen de 93 millions de dollars en 2000 à pas moins de 5,7 milliards de dollars en 2005. Le marché mondial pour sa part croîtrait de 89 % par an, passant de 986 millions de dollars en 2000 à près de 24 milliards de dollars en 2005.
Les PME pénalisées par leur infrastructure télécoms
Malgré ces chiffres optimistes, le marché tarde à décoller. Le démarrage, annoncé pour 2001, est finalement reporté à 2002, voire 2003. De plus, les analystes du marché affirment à présent que la première cible annoncée des ASP n’est pas la masse des PME, mais plutôt les grands comptes. En effet, les petites entreprises sont pénalisées par une infrastructure télécoms qui n’est pas encore assez performante pour leur permettre d’utiliser un logiciel d’application par le biais d’Internet.En termes d’applications, seules les plus standards devraient avoir un réel avenir en mode ASP. Ce modèle n’est pas rentable pour les applications qui nécessitent une personnalisation et une paramétrique trop lourde comme, par exemple, les progiciels de gestion intégrés.Malheureusement pour les acteurs du marché, les grands comptes ont des cycles de décision sensiblement plus longs que ceux des PME. Ce qui ralentit d’autant les rentrées financières des ASP.
Des start-up sur la sellette
Conséquence, plusieurs acteurs ont souffert cet été. Dans le domaine de l’automatisation des forces de vente (SFA, Sales Forces Automation) notamment, deux start-up françaises ont été placées en redressement judiciaire : Selling Vision et Intelligent Sales Objects (ISO) cherchent des repreneurs pour leurs activités et leurs portefeuilles de clients.Toutes deux créées en 1999 et actives depuis 2000, ces sociétés avaient pourtant trouvé sans problème des investisseurs pour financer leurs deux premiers tours de table. Elles ont développé des logiciels à la pointe de la technologie, qui ont séduit des premiers clients. Mais l’allongement des cycles de décision a fait peur à leurs actionnaires et les troisièmes tours de table n’ont pas pu être réalisés.Cela devrait faire le bonheur des grands éditeurs ou SSII qui surveillent le marché et attendent ce genre d’opportunité pour constituer leurs offres. Sur un marché très fragmenté où prévaut la spécialisation, le phénomène de consolidation ne fait que commencer.Il favorisera sans doute l’émergence de très grands opérateurs ASP capables d’exploiter des plates-formes sophistiquées et qui sous-traiteront à des hébergeurs les stricts aspects matériels. Les grandes SSII qui pratiquent déjà l’infogérance devraient prendre une place de choix sur ce marché.
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