Comment vérifier l’identité et le portrait de personnels se déplaçant sans cesse dans un espace d’une superficie de quelque 200 km2 ? Ce défi, déjà difficile à relever avant le 11 septembre dernier, revêt un caractère d’extrême importance depuis les attentats de New York et de Washington. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC), l’organisme public en charge des infrastructures et des transports aériens, était déjà préoccupée depuis longtemps par le problème, et avait demandé à la société française Omnitech de lui proposer des solutions.
Une seconde d’attente
Après plusieurs mois de développement et d’essais, l’entreprise du Kremlin-Bicêtre (94) a dévoilé sa proposition… le 12 septembre, sur le site de Roissy, dans une ambiance que l’on peut imaginer.Elle repose sur le réseau de téléphonie mobile à la norme GPRS mis en place par SFR sur toute la zone de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Les forces de l’ordre sont équipées de terminaux Motorola Timeport T280, qui leur permettent de se connecter à l’Intranet de la DGAC, via le portail mobile SFR Entreprises, puis de se brancher sur la base de données dans laquelle sont identifiés les quarante-sept mille techniciens, agents de piste, femmes et hommes de ménage habilités à se déplacer dans les bâtiments et sur le tarmac, voire à monter à bord des avions en stationnement.Pour procéder au contrôle, le policier ou le gendarme saisit sur le clavier de son portable l’un des deux numéros gravés sur la carte d’identité professionnelle et reçoit, après une seconde d’attente, la confirmation du nom et du prénom du titulaire ainsi que les zones où sa présence est autorisée. Un délai nouveau d’une seconde suffit pour transférer la photo électronique de la personne contrôlée.La résolution affichée par les écrans de téléphone portable étant limitée et, pour l’instant, monochrome, Omnitech a développé une extension de son système mettant en jeu un agenda électronique Palm m505 associé à un module de communication Bluetooth de TDK. La liaison avec la base de données de la DGAC s’effectue toujours par le biais du téléphone WAP-GPRS, mais sa consultation s’opère par l’intermédiaire du PDA.Avec son écran couleur, le haut de gamme de Palm permet un affichage de la photo d’identité avec un degré de qualité autorisant une identification visuelle plus sûre. De plus, l’opérateur peut dialoguer plus efficacement avec la base et demander une suspension immédiate d’agrément pour une personne ne donnant pas toutes les garanties de sécurité.
Restituer l’historique des déplacements
Dès septembre, la DGAC a distribué une dizaine de téléphones portables à Roissy, ce qui a permis de réaliser quatre cents contrôles la première semaine de déploiement. Quant à la solution Palm-GPRS, elle sera disponible en décembre. Omnitech finalise son intégration dans une petite mallette qui emportera aussi un lecteur de badges. Cela simplifiera l’emploi du système pour des contrôles inopinés, au cours desquels on pourra restituer l’historique des déplacements du porteur de badge, et vérifier qu’il ne s’est pas rendu dans des zones non autorisées. La sécurité du transport aérien est à ce prix, et la DGAC accélère l’extension du dispositif aux dix plates- formes aéroportuaires nationales qui dépassent le million de passagers par an.
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