De 65 % de parts de marché en novembre, Palm est tombé à 59 % en février, selon PC Data. Le fabricant américain ?” et son système d’exploitation Palm OS ?” a notamment perdu du terrain en Europe, où le Pocket PC s’impose dans les entreprises, via Compaq et Hewlett-Packard. Ainsi, l’Ipaq, sorti l’été dernier, a déjà rongé 4 % des parts de marché. Palm est même menacé sur son propre terrain par Handspring, qui a conquis 27 % de parts de marché.
Un duel fratricide
D’autant qu’Handspring a rendu public au Cebit, le mois dernier, le lancement du Visor Edge. Ce PDA vient concurrencer directement le Palm Vx, produit phare de la firme. Ce qui a obligé Palm à précipiter l’annonce de la création de sa gamme m500, fonctionnant avec la nouvelle version de son système d’exploitation. Si les résultats du troisième trimestre, dévoilés le 28 mars, ont été très bons, l’équipe a dû émettre, en revanche, un profit warning pour les trois prochains mois. Les revenus ont ainsi été revus à la baisse de 36 %, à 300 millions de dollars (342 millions d’euros). Palm a aussi annoncé la suppression de 16 % de ses effectifs, soit 250 personnes. La sanction du marché a été lourde : l’action a perdu 43 % en une séance, entraînant dans sa chute ses rivaux Psion et Handspring. La société californienne blâme surtout la baisse générale de consommation américaine, même si Handspring n’anticipe pas, lui, de baisse de ses ventes. ” Certains revendeurs n’acceptent plus les produits Palm, constate Joseph To, analyste chez Lehman Brothers. Parfois, leurs stocks frôlent les douze semaines. ” Un volume chiffré par Palm à 200 millions de dollars au prochain trimestre. Résultat : Palm baisse les prix du Palm Vx. ” Sans le lancement du Visor Edge, Palm aurait pu maintenir ses marges sur le Palm Vx et retarder l’annonce de la nouvelle gamme jusqu’à ce qu’elle soit prête “, commente Vik Mehta, de Goldman Sachs.Ce qui fait craindre à Joseph To une guerre des prix fratricide avec Handspring, alors que leur intérêt est plutôt de faire front contre la montée inexorable des Pocket PC, promus par Microsoft. Mais Palm semble rechigner à attribuer des licences pour son système d’exploitation : celles-ci ne représentent que 1,6 % de ses revenus. Microsoft, de son côté, accorde des licences à tour de bras. Palm semble tout de même vouloir diversifier ses sources de revenu. La firme a racheté We Sync, qui devrait l’aider à instaurer la connectivité sans fil, comme fer de lance de la société. Et, surtout, elle a mis la main, en mars, sur Extended Systems, une société spécialisée dans l’accès aux serveurs d’entreprises par des terminaux mobiles. “Un moyen pour Palm d’entrer dans le monde des affaires par la grande porte”, commente Andrew Neff, de Bear Stearns. Et de damer le pion aux Pocket PC.
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