Si l’on examine avec un peu de recul l’évolution du bus SCSI dans le temps, une remarque s’impose : son débit théorique double presque tous les deux ans. Limité aujourd’hui à 160 Mo/s (Ultra 160 M), il devrait dès l’année prochaine atteindre les 320 Mo/s (Ultra 320) pour culminer à quelque 640 Mo/s à l’horizon 2003. Cela dit, ce débit théorique n’a aujourd’hui que peu à voir avec le débit réel mesuré. Sont en cause les informations de contrôle (ou overhead du bus) qui président à tout transfert de données entre deux périphériques SCSI et augmentent de façon considérable le délai nécessaire pour achever chaque opération.
Une gestion des contrôles gourmande en ressources
Leur transfert, qui emprunte un bus dédié de type 8 bits asynchrone indépendant de celui emprunté par les données elles-mêmes, implique un délai, resté stable depuis l’origine malgré l’évolution de la vitesse et de la largeur du bus de données SCSI lui-même. Ce délai ne représentait pas plus de 10 % du temps de transfert global des données pour les débits nominaux inférieurs ou égaux à 40 Mo/s (jusqu’à l’Ultra Wide SCSI), soit une valeur encore acceptable. Il représente aujourd’hui 18 % du temps de transfert en Ultra-2 SCSI à 80 Mo/s, et près de 30 % en Ultra 160 à 160 Mo/s. Moralité, en conservant le mode de transfert actuel, doubler la bande passante de l’Ultra 160 en vue d’atteindre les 320 Mo/s reviendrait à gérer un overhead du bus proche de 50 % (lire encadré). Il fallait donc faire évoluer le mode de transfert du bus SCSI sans pour autant compromettre la compatibilité ascendante avec les anciens périphériques : le protocole Packetized SCSI était né. Spécification importante de la norme SCSI 3, la paquétisation n’a pas encore été réellement exploitée à ce jour. Elle prévoit un transfert multiplexé des données et des commandes par paquets sur le bus de données, en tirant pleinement parti de sa vitesse et de sa largeur. Plusieurs commandes peuvent être transmises lors d’une même connexion entre deux périphériques (lire encadré), chaque transfert bénéficiant d’un contrôle systématique de cohérence. La paquétisation autorise également le transfert des données et des informations de contrôle relatives à plusieurs opérations lors d’une seule connexion. Le protocole Packetized SCSI devrait faire son apparition dans les prochains mois à l’occasion de la disponibilité de périphériques conformes à la norme Ultra 160+ (reprenant les cinq spécifications de la norme SCSI 3) avant d’être généralisé avec l’arrivée de la norme Ultra 320. De fait, la plupart des constructeurs attendent l’avènement de cette norme pour proposer des contrôleurs et des disques durs prenant en charge ce protocole. Seul IBM a choisi d’intégrer les technologies de paquétisation et d’arbitrage de bus rapide (QAS) au sein de ses disques durs Ultra 160+ UltraStar de la série ZX. Reste qu’il n’existe, à ce jour, aucun contrôleur SCSI sur le marché qui sache en tirer parti.
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