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P2PMag se pose en défenseur du peer-to-peer

Un nouveau magazine consacré au téléchargement sort en kiosque ce lundi 9 mai, surfant sur le côté encore sulfureux du sujet.

‘ Le péché vaut encore mieux que l’hypocrisie…’ un slogan alléchant pour le ‘ mag officiel de l’échange de fichiers ‘. Le premier
numéro de P2PMag est depuis lundi 9 mai chez les marchands de journaux au prix de 2,50 euros pour 100 pages. Lancé par un éditeur italien, Sprea Editori, il affiche de larges ambitions puisque le numéro un du
magazine, publié tous les deux mois, est tiré à 80 000 exemplaires.Au sommaire : lactualité des réseaux, les meilleurs sites de téléchargements gratuits, un dossier BitTorrent… Rien de bien nouveau dans les sujets abordés, mais la rédaction de P2PMag joue sur le côté
sulfureux associé aux réseaux d’échanges de fichiers. Dans un communiqué, les responsables du magazine évoquent la ‘ guerre en règle menée contre le peer-to-peer ‘.P2PMag veut ainsi jouer le rôle de relais officiel de tous les ‘ P2Pistes ‘, autrement dit les amateurs du téléchargement de fichiers en
peer-to-peer. Au risque de fâcher les industries du disque et du cinéma. ‘ Il y a fort à parier que certains syndicats professionnels s’attaquent de façon directe ou indirecte à notre
publication
‘, reconnaît David Côme, rédacteur en chef adjoint de la revue.

Les limites de la légalité

‘ A première vue, ils semblent rester dans la légalité ‘, constate pour sa part Marc Guez, directeur général de la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP).
‘ Le peer-to-peer n’est pas illégal en soi, rappelle de son côté Frédéric Delacroix, délégué général de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa),
c’est l’incitation à l’utiliser pour des actes illicites qui pose problème. ‘ Un acte illicite pourrait être, par exemple, de conseiller le téléchargement et le partage du dernier
StarWars, qui n’est pas encore sorti, sur un site en particulier.‘ Aujourd’hui les magazines peuvent sans trop de risques juridiques parler de l’échange de fichiers audiovisuels et de ses outils, puisqu’ils ne sont pas illégaux ‘,
explique Lionel Thoumyre, juriste et responsable NTIC à la Spedidam. ‘ En effet, ils ne pourraient qu’être accusés de complicité en contrefaçon mais l’accusation serait difficile à établir car il faudrait
prouver que l’acte a réellement été commis grâce à eux ‘,
poursuit-il.Mais demain le débat pourrait être différent. En effet
le projet de loi relatif aux droits d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information, transposition de la directive européenne, qui sera discuté le mois
prochain à l’Assemblée nationale, rendra passible de poursuites pénales le simple fait de promouvoir ces technologies.Ainsi l’article 13, précise-t-il : ‘ Est assimilé à un délit de contrefaçon : le fait (…) de faire connaître, directement ou indirectement, une application technologique, un dispositif, un
composant ou un service destinés à faciliter (une atteinte aux droits d’auteur) ‘.
Mais on attend encore que ce projet de loi soit adopté par le Parlement. Un sursis pour certains magazines et autres logiciels de
copie.

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Karine Solovieff