Il y a quelques jours, Marc Guez, directeur général de la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques) expliquait que, pour lutter contre l’échange de fichiers musicaux illégaux sur les réseaux de
peer-to-peer, les fournisseurs d’accès à Internet
pourraient acheter des solutions de filtrage. Selon lui, elles ‘ sont déjà disponibles grâce à des sociétés comme Audible Magic, aux Etats-Unis, ou Interoute,
en Europe ‘.Interoute, opérateur télécoms européen qui achemine du trafic IP et délivre de la bande passante aux grandes entreprises et aux fournisseurs d’accès à Internet, a effectivement acheté fin 2003 une plate-forme de filtrage du trafic P2P à
la société P-Cube. L’entreprise l’a intégrée à ses systèmes et catalogue de prestations, sous le nom de Clean Transit.Une telle plate-forme dédiée permet à un FAI, selon ses concepteurs, d’analyser précisément la part de sa bande passante utilisée par les sessions P2P, d’en limiter l’occupation en installant des règles, voire de bloquer complètement le
trafic qui en est issu.
‘ Les FAI ne s’y intéressent pas ‘
Le problème d’Interoute est que, en France, aucun de ses clients FAI n’a acheté ce service. ‘ Cette solution fonctionne, mais on ne l’a pas encore vendue. Les FAI ne s’y intéressent pas ‘,
souligne Philippe Moity, directeur d’Interoute France. Ce constat ne vaut pas que pour l’Hexagone, Interoute n’ayant guère connu plus de succès ailleurs en Europe.Du côté de l’Association des fournisseurs d’accès (AFA), par la voix de Stéphane Marcovitch, délégué général, on précise ‘ ne pas connaître ces solutions ‘. L’AFA pense que de telles
plates-formes de filtrage sont ‘ coûteuses à mettre en place et contournables assez facilement avec des versions logicielles de P2P qui évoluent ‘. L’association ne souhaite pas non plus
‘ mettre en place des solutions qui bloqueraient des systèmes légaux à base de P2P, comme Skype ‘.L’AFA reconnaît cependant ne pas avoir assisté à des démonstrations de ces produits, ni avoir eu de remontées d’adhérents les ayant testés. ‘ Personne n’est venu nous voir. Mais si Audible Magic ou Interoute
demandent à nous rencontrer, nous les écouterons. ‘Les FAI pourraient de toute façon être incités à s’y intéresser de plus près, du fait de leurs
discussions actuelles avec les industries culturelles comme la SCPP ou l’UPFI (Union des producteurs français indépendants). ‘ Ce qui peut changer l’intérêt des
FAI pour ces solutions, c’est la pression qu’ils subissent actuellement. A l’avenir, ils auront aussi besoin de gérer au mieux leur bande passante. Pour linstant, ils sont en phase de conquête de clients dans le
haut-débit ‘, analyse Philippe Moity.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.