Il s’appelle « MosaiQ », il mesure près de deux mètres de haut, et il a été inauguré il y a moins de 24 heures à Croix, sur le site nordique d’OVHCloud. Lundi 18 mars avait lieu la présentation du tout « premier ordinateur quantique installé au cœur d’un fournisseur de services cloud européen ». Voilà près d’un an que le clouder français avait commandé cette machine auprès de la start-up française Quandela, pour un montant qui n’a pas été précisé.
S’il existe déjà des ordinateurs quantiques sur le sol européen, c’est la première fois que l’un d’entre eux est installé au cœur d’un fournisseur d’informatique en nuage – de cloud – en Europe, explique OVHCloud.
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À quoi servira, concrètement, MosaiQ ? D’abord à « rendre le calcul quantique plus accessible et plus proche », a répondu la secrétaire d’État chargée du numérique, Marina Ferrari, lors d’un discours prononcé pendant l’inauguration. En arrière-plan, il permettra de « renforcer notre souveraineté numérique et le dynamisme de notre recherche », a ajouté Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche aussi présente lors de cet événement.
Avec @FerrariMarina73 j’inaugure aujourd’hui MosaiQ, un ordinateur quantique développé par la startup 🇫🇷 @Quandela_SAS, acquis par la société 🇫🇷 @OVHcloud_FR.
Cette innovation de pointe illustre le renforcement de notre souveraineté numérique et le dynamisme de notre recherche ! pic.twitter.com/7cMM5OMgqU
— Sylvie Retailleau (@sretailleau) March 18, 2024
MosaiQ sera accessible à la recherche, à l’industrie et à l’éducation, promet OVHCloud
Pour le comprendre, il faut rappeler que l’un des intérêts de la technologie quantique est ce qu’on appelle la « superposition quantique », un phénomène qui fait qu’une particule peut être dans plusieurs états quantiques en même temps. Lorsqu’on l’applique à l’informatique, ce phénomène permet d’obtenir une puissance de calcul exponentielle. Car si un registre classique de N bits ne stockera qu’une seule série de N valeurs binaires à la fois, un registre de N qubits peut, grâce au phénomène de superposition, stocker toutes les combinaisons à la fois. Soit 2N séries de valeurs binaires, comme nous vous l’expliquions précédemment.
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Pour toutes ces raisons, cette technologie a été hissée dans la liste des priorités du grand plan d’investissement d’Emmanuel Macron, France 2030. Lancé en octobre 2021, ce dispositif doit permettre à la France de rattraper son retard et d’être un acteur clé dans l’innovation technologique et industrielle. Le groupe OVHCloud s’inscrit dans cette direction, en s’engageant à rendre MosaiQ accessible à la recherche, à l’industrie et à l’éducation française et européenne.
Ce nouvel ordinateur quantique permettra en effet à la communauté de chercheurs et d’industriels d’OVHCloud de tester la technologie et d’expérimenter des cas d’usage, explique en substance le clouder européen. De quoi permettre de grands pas en avant dans de nombreux secteurs, ajoute-t-il dans son communiqué publié lundi 18 mars, citant « les domaines de la cryptographie, de la simulation, du développement de nouveaux médicaments ou de systèmes moléculaires complexes, (ainsi que) l’optimisation dans les transports et la logistique ».
En parallèle, OVHCloud permettra aux étudiants de certaines grandes écoles et universités – « dont celles appartenant notamment au consortium QuanTEdu-France telles que Télécom Paris » – d’accéder gratuitement à la puissance de calcul de cet ordinateur quantique : il suffit de candidater ici. Une fois la demande examinée et acceptée, les étudiants auront aussi droit à « 80 heures d’accès à la gamme complète de notebooks quantiques proposée par le Groupe et incluant notamment les notebooks Alice & Bob, C12, Eviden, Pasqal et Quandela ».
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Un grand pas pour Quandela
Pour Quandela fondée il y a près de sept ans, l’inauguration était aussi symboliquement importante. La machine est « le premier ordinateur à sortir de ses usines ». Elle avait été livrée à la fin de l’année dernière, avant d’être installée et paramétrée, comme on peut le voir dans cette vidéo publiée il y a quatre mois.
Et pour l’entreprise, « il s’agit (…) bien sûr d’un succès marquant, après avoir été la première startup européenne à connecter un ordinateur quantique au cloud public », s’est félicité Valerian Giesz, à la tête de la société, cité dans le communiqué.
« MosaiQ » dispose pour l’instant d’une puissance de calcul de 2 qubits, mais l’entreprise pourrait progressivement en augmenter la puissante dans les mois qui viennent. Pour Michel Paulin, le directeur général d’OVHCloud, « nous envoyons (aujourd’hui) un signal clair à destination de l’écosystème élargi, pour jouer notre rôle dans le renforcement de l’autonomie stratégique et technologique de l’Europe ».
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