Il n’existe quasiment plus aucun site qui fonctionne en autonomie par rapport à ses partenaires”, constate Pierre Pezzardi, directeur technique d’Octo Technologies. De la place de marché au simple site de commerce électronique, tous agrègent l’offre des fournisseurs ou des fabricants. Si l’opération semble logique, en ce qui concerne les indispensables données de gestion, le web impose une quantité d’informations marketing bien plus importante que dans le cadre d’un magasin physique. Car le seul argumentaire qui répondra aux questions de l’internaute se trouve… en ligne. Ce n’est donc pas “une” mais “des” sources d’informations, et autant de “catalogues” à gérer, harmoniser et publier de façon uniforme aux yeux de l’internaute.
UNE ACCEPTATION FACILITÉE POUR LES MODÈLES COMMERCIAUX TRADITIONNELS
LDLC.com, un site de vente en ligne de matériel informatique, a préféré racheter Hardware.fr pour disposer en interne des compétences éditoriales. Ainsi, il bénéficie des synergies entre un site de contenu “neutre” et une boutique en ligne. Concrètement, l’ensemble des fiches produits (données de gestion et informations marketing) est enrichi manuellement autour du catalogue du magasin, lui-même alimenté en batch à partir de l’outil de gestion des commandes. RueDuCommerce a retenu une approche similaire. Les webmasters du site enrichissent eux-mêmes les informations sur les produits. Mais certaines entreprises, telles que WStore, préfèrent déléguer en totalité la mise à jour des informations marketing auprès de sous-traitants spécialisés. “Il est impossible de produire des informations marketing de façon industrielle sans sous-traiter. Ce savoir-faire n’est pas au c?”ur de notre métier et, après l’avoir géré en interne, nous avons préféré avoir recourt à GDT pour nous accompagner dans notre expansion européenne”, annonce Roland Tripard, directeur marketing de WStore. L’information marketing, qui permet notamment de comparer les produits entre eux, est donc mise à jour au fil de l’eau par un fournisseur de contenu. Et le site marchand se concentre sur la gestion des informations de gestion. Ces approches restent relativement simples à mettre en ?”uvre, dans la mesure où les produits qui sont vendus sont des biens de consommation courants, pour lesquels il existe de nombreux rédacteurs ou sous-traitants compétents.
LES SITES COLLABORATIFS PRIÉS D’INTÉGRER
Il n’en va pas de même pour certaines places de marché qui agrègent des volumes d’information trop importants pour être mis à jour uniquement en interne. Le catalogue du site industrysuppliers.com agrège, par exemple, des dizaines de milliers de produits. La mise à jour doit donc absolument reposer à la fois sur une équipe en interne et sur les fournisseurs eux-mêmes. Dans les faits, peu de sociétés sont aujourd’hui capables d’échanger automatiquement des flux d’informations au travers d’internet. La place de marché doit initier l’intégration des catalogues fournisseurs en les numérisant ou, tout au moins, en les formatant elle-même. Cette première étape franchie, la mise à jour est ensuite facilitée, car le fournisseur n’a plus qu’à mettre directement son catalogue à jour sur le site d’administration de la place de marché.
LE POIDS DES PARTENAIRES INFLUENCE LA SOLUTION TECHNIQUE MISE EN ?’UVRE
Les sites de listes de cadeaux démontrent clairement combien le poids de chaque partenaire peut influencer les solutions techniques mises en ?”uvre. Le site amikado.fr, s’est lui appuyé sur iChannel 2.0 d’iMediation, pour proposer à ses grands partenaires (Fnac, Vitago, AbCool, etc.) une technique non intrusive pour intégrer leurs catalogues. “Une solution optimale pour lancer notre activité. Nous devons faire nos preuves face à nos partenaires. Et c’est seulement quand nous aurons établi une relation de confiance que nous pourrons leur proposer de modifier leur système d’information pour faciliter la mise à jour de notre catalogue”, affirme Bertrand Scache, directeur technique du site. La solution qu’il a retenue : analyser en temps réel les différents catalogues présents sur les sites de ses partenaires, pour n’en constituer qu’un seul, homogène, sur le site d’Amikado. Loin d’être idéale sur le plan technique, bien qu’elle permette d’intégrer les catalogues des partenaires en un temps record, cette solution oblige, d’une part, à suivre toutes les modifications liées à la présentation du site et offre, d’autre part, des temps de réponses plus longs. Fort de ces impératifs, le site libelo.com, qui propose également des listes de cadeaux, a choisi une approche technique radicalement opposée, mais légèrement plus intrusive. Elle consiste à échanger des flux d’informations avec ses partenaires au travers des protocoles ICE et cXML (Commerce XML). Le premier a été conçu spécifiquement dans ce but par un grou- pement d’éditeurs de logiciels comme Vignette. Le second est le protocole utilisé par Ariba pour gérer les transactions commerciales entre ses différents outils de place de marché et d’ e-procurement.
DE NOUVEAUX OUTILS
Face à la demande croissante des sites de contenu et de commerce électronique, Vignette est l’un des premiers éditeurs à avoir fourni une solution (Syndication Server 5.0) reposant sur ICE et capable d’échanger automatiquement des flux d’informations. Ce protocole semble de plus en plus plébiscité, bien que les nouveaux produits des éditeurs (iChannel d’iMediation ou Store Manager de 404 Found) reposent avant tout sur des DTD XML. Mais tous les acteurs s’appuient maintenant sur XML pour ouvrir leurs logiciels au commerce collaboratif.
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