Favoriser le don d’ordinateurs par les entreprises à leurs salariés, mettre en place une filière de reconditionnement du matériel informatique et enfin relayer ces deux initiatives au niveau européen, voilà les points forts du programme
‘ Ordi 2.0 ‘ présenté aujourd’hui par le secrétaire d’Etat au Développement de l’économie numérique, Eric Besson.Les entreprises qui donnent un ordinateur à leurs salariés bénéficient, depuis la loi de finances de 2008, d’un
régime fiscal de faveur. Les pouvoirs publics souhaitant donner plus de relief à ce qui n’était jusqu’ici qu’un amendement perdu au
fond d’un texte législatif, le gouvernement a eu l’idée d’associer quelques grandes entreprises (La Poste, Poweo, Areva, la SNCF, Casino…) à la signature d’une charte sur le ‘ développement de la donation d’ordinateurs aux
salariés par les entreprises ‘. Par ce document, les sociétés signataires s’engagent notamment à privilégier une donation au profit de leurs salariés non cadres et ayant des enfants (lire l’encadré ci-dessous). Cette initiative doit
servir d’exemple aux entreprises qui souhaiteraient s’engager sur la même voie.La démarche est importante dans ce domaine où il reste beaucoup à faire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, seuls 55 % des ménages sont équipés d’un ordinateur. Le gouvernement veut accroître ce taux en créant une
‘ filière nationale de redistribution, de reconditionnement et de retraitement des micro-ordinateurs ‘. Pour ce faire, un label, baptisé ‘ Ordi 2.0 ‘ sera mis en place. Il servira à encadrer
et à signaler les initiatives dans ce secteur.‘ Chaque année, en France, plus de deux millions d’ordinateurs d’entreprises en état de marche partent au rebut, dont la moitié est toujours en état de fonctionnement ‘, a indiqué le
ministre à l’occasion de la présentation de ce projet à la presse. Le développement d’une telle filière pourrait entraîner la création, comme aux Pays-Bas, de plusieurs dizaines de milliers d’emplois, ce qui serait de nature à accélérer l’insertion
des personnes en difficulté, a souligné le ministre.
Configuration minimale
Par ailleurs, au chapitre ‘ développement durable et respect de l’environnement ‘, les différentes étapes de la mise en ?”uvre du programme Ordi 2.0 seront guidées par une exigence de suivi et de
traçabilité (numériques) des machines distribuées, précise le secrétariat d’Etat au Développement de l’économie numérique. Et ce pour éviter que le matériel concerné ne se retrouve dans des décharges publiques ou en partance pour des pays lointains.
Une démarche qui n’est semble-t-il pas un luxe au vu des
dérives constatées dans l’application de la directive DEEE sur le recyclage des déchets
électroniques.Les structures d’aide sociale (associations, clubs du troisième âge, centres pour handicapés…) ou les collectivités chargées de l’équipement des écoles pourront ainsi bénéficier d’un matériel informatique ‘ fiable et
à très bas prix ‘. En clair, une fois reconditionnées, les machines devront (très logiquement) être en état de fonctionnement, ce qui n’est pas toujours le cas.Elles seront équipées de logiciels aux licences toujours actives ou de logiciels libres. Et elles devront répondre à des critères de configuration minimale : une fréquence de processeur supérieure ou égale à 1 GHz, un disque
dur d’au moins 20 Go, des cartes son, vidéo et réseau… L’ensemble de ce dispositif sera repris sur un portail Internet dédié qui permettra la gestion directe des offres d’ordinateur et des services d’accompagnement.Si l’intention (équiper les populations les plus défavorisées pour ce qui est de l’informatique) est louable, la mesure ne résout pas tout, loin s’en faut. Car après l’arrivée de l’ordinateur dans le foyer vient souvent la souscription
d’un abonnement à Internet. Et dans ce domaine,
l’idée d’un tarif social d’accès à Internet fait son chemin… mais encore très lentement.
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