Le produit existait, prêt à être commercialisé. Ne lui manquait qu’une structure dédiée. Ce sera le rôle de Bonitasoft, jeune éditeur spécialisé dans le développement et la maintenance du moteur de BPM Bonita. Cette plate-forme de gestion de processus open source a déjà huit ans d’âge et en est à sa troisième vie… Elle a vu le jour dans les murs de l’Inria, en 2001. Son fondateur est l’actuel président de Bonitasoft, Miguel Valdés-Faura, un polytechnicien de Barcelone fraîchement débarqué à l’institut de recherche dès son diplôme en poche.
Bull prend le projet sous son aile
Hébergé au sein du consortium Object Web (devenu aujourd’hui OW2), le projet Bonita suscite rapidement l’intérêt de Bull. En 2005, les équipes R&D du constructeur proposent à Miguel Valdés-Faura de les rejoindre à Grenoble. “ En 2003, Bull développait des compétences en serveur d’applications avec Jonas. L’étape suivante, logique, était le BPM ”, explique le PDG de Bonitasoft. Dès 2005, avec trois collègues, Miguel Valdés-Faura assiste les équipes infrastructure de Bull dans des missions d’avant-vente et de support. Seulement, avec le temps, il réalise que l’activité d’éditeur est difficilement praticable au sein d’un intégrateur. “ En 2008, nous n’étions que 10 à travailler sur le projet. Nous manquions de visibilité et de force marketing ”, poursuit-il. Bull joue le jeu et donne son indépendance à l’équipe Bonita, tout en conservant avec elle des liens privilégiés. Naît alors, mi-2009, la jeune pousse Bonitasoft. A cette date, le moteur compte déjà 140 000 téléchargements, 300 contributeurs et 30 références payantes.
Faciliter le déploiement
Côté technique, la solution est comparable avec celle de Lombardi ou d’Intalio en ce sens qu’elle repose sur le langage graphique BPMN, directement exécuté par le moteur. Mais c’est sur la facilité de déploiement que l’éditeur entend faire la différence. “ Depuis la version 4, sortie mi-octobre, Bonita sait fonctionner avec des conteneurs légers comme Tomcat ”, précise-t-il. Prochaine avancée (avec la future version 5) : la génération automatique d’interfaces utilisateurs pour exposer les tâches du BPM. Notons que la majorité des éditeurs s’appuient sur des portails pour restituer leur workflow, avec une ergonomie peu satisfaisante selon la start up Bonitasoft.Mais c’est surtout sur le volet open source que Miguel Valdés-Faura compte marquer les esprits. Il revendique en effet le premier BPM libre d’entreprise. Intalio ? “ Seule une partie de leur code est véritablement ouverte. ” JBPM de JBoss ? “ Il n’est pas distribué dans une version entreprise. ”La philosophie du jeune éditeur s’inspire de son grand frère Talend (dont le patron siège au conseil d’administration de Bonitasoft), spécialisé dans le monde de l’intégration. Les deux structures pourraient d’ailleurs faire prochainement des annonces conjointes.
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