« Si vous considérez que le réseau cuivre doit être opérationnel partout, à 100 %, avec des délais de réparation très courts sur l’ensemble du territoire, il faut probablement plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires », aurait déclaré ce mercredi le patron d’Orange Stéphane Richard d’après Les Echos. « C’est un message que j’envoie à la nouvelle présidente de l’Arcep. On a un vrai problème avec le prix du dégroupage. Ce débat doit être ouvert sérieusement », aurait-il ajouté.
Historiquement, le réseau cuivre appartient à Orange. Il permet encore de fournir un service de téléphonie fixe en voie d’extinction, ainsi qu’un accès Internet à l’ADSL pour environ 16 millions de Français. Les infrastructures d’Orange sont louées par les autres FAI, afin de proposer eux-aussi des offres commerciales ADSL. Orange milite depuis longtemps pour augmenter sensiblement ses tarifs mais il s’était heurté jusque-là à l’opposition de l’Arcep. Stéphane Richard tente à nouveau sa chance avec l’arrivée officielle cette semaine de Laure de la Raudière à la tête de l’autorité.
La grogne monte chez les élus locaux
Le contexte est tendu pour Orange. Des élus de toute la France rurale se plaignent de la dégradation des lignes téléphoniques. Pourtant, c’est un service universel dont l’accès et la qualité doivent être garantis par l’opérateur historique. L’Arcep avait rappelé Orange à l’ordre plusieurs fois par le passé et lui avait même adressé une mise en demeure en 2018. La situation s’était améliorée avant de s’assombrir de nouveau au cours de l’année 2020. Au point qu’une mission flash a été confiée à la députée Célia de Lavergne ce mois de janvier pour éclaircir la situation.
De leur côté, les autres FAI n’ont pas envie de financer les sommes réclamées par Orange. Le fondateur de Free Xavier Niel a affirmé ce jeudi que l’opérateur avait tout simplement mal géré son réseau, comme le rapporte encore Les Echos. « Orange n’a pas dépensé cet argent pour entretenir ce réseau, volontairement, et dit aujourd’hui ‘Ah bah non, ça ne marche pas, il faut plus d’argent, je vais augmenter les prix’, mais en réalité c’est pour augmenter sa marge », accuse Xavier Niel.
Il va même plus loin en s’attaquant à la personne de Stéphane Richard : « il y a un problème de management chez Orange. En tant que concurrent, je trouve que Stéphane Richard est un très bon manager. En tant que citoyen français et contribuable, je suis un peu moins sûr ». Voilà qui ne va pas apaiser les tensions entre les deux hommes qui ont percé cette semaine alors que les deux acteurs abandonnent les négociations pour un réseau mobile partagé.
Source : Les Echos
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